Tentez-vous d’exister?

Chacun sent qu’il a peu de chance d’exister s’il ne procède en ce sens à quelque tentative plus ou moins décisive. Mais l’usuelle difficulté de s’y résoudre, jointe à toutes les pesanteurs qui nous rendent si volontiers immobiles, nous enseignent invariablement que rester au bord du temps est la plus sûre façon de le voir partir sans nous. Il est vrai que celui qui tente ne risque rien, tant qu’il échoue. Certains s’obstineront dans leur désir d’existence, mais ils sous estiment les difficultés. Car qui sait que tenter pour exister ? Et ou opérer la tentative d’existence ? Et qu’est-ce que tenter ? Suffit-il de se laisser tenter ? Suffit-il d’échouer une fois ? Voir une bonne fois pour toutes ? A moins qu’il ne se trouve embarqué malgré lui dans quelque transport qu’il aurait oublié de rater, et qu’il se voit contraint d’ouvrir grand ses poumons…

36 thoughts on “Tentez-vous d’exister?

  1. J’existe depuis bientôt 60 ans. Mais je ne tente d’exister que quand je me trouve en difficulté. Quand je ne respire plus, que j’ai trop de travail, je me sens “bouffée” par les autres. Bonne fin de week end.

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  2. Ce qui me parait difficile dans cette affaire, c’est de savoir (montrer, faire exister) quel petit bout de moi existe ou fait semblant d’exister à l’instant T et s’il est représentatif de quelque chose qui ne soit pas trop fictionnel ! ; Je n’arrive pas à considérer le fait d’exister comme une chose compacte où tout ce qu’on peut être (ou s’efforce d’être) est là en totalité, ou ce qui était là il y a une seconde ne sera peut-être pas identique la seconde d’après….tout en préférant laisser la spontanéité s’écouler le mieux qu’elle peut, c’est encore la meilleure façon que j’ai trouvée !

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  3. Voyez-vous, Jean-Paul Galibert, je m’accroche à la lecture, la compréhension, le décryptage de vos incitations à nous (me) faire réfléchir… Et je n’y comprends rien, intellectuellement. Mais je comprends, instinctivement. Aussi, aurai-je pu dire “j’aime” , une façon de botter en touche (pardon à ceux qui “aiment” je ne les critique pas, qu’ils, qu’elles le comprennent). Exister ? Mais chaque respiration, chaque goulée avalée, même de travers, me rappelle que je dois “respirer”, m’oxygéner, et le corps et l’esprit. Alors exister fait partie de mes tentations auxquelles je laisse, tente, de faire toute la place.

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  4. cela me rappelle un peu le voyage en Orient d’HESSE quand échouer un fois alors que c’est vivre tout le temps et remettre ce grand effort en jeu chaque fois mais je sens que vous aller dire que vivre n’est pas exister et qu’il y faut une grande tentative,
    justement dans Hesse et les penseurs zen c’est quand on s’y attend le moins que …. alors une grande tentative ?
    la où je suis d’accord c’est qu’à un moment il faut une grande décision qui soit en accord , échouer c’est ne pas y aller assez fort ,
    je suis sensible à ça

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  5. Pardon, mais je trouve cela un peu compliqué…Je dirai que pour moi, exister ou tenter d’exister, c’est faire preuve de courage, c’est avancer même lorsque l’on ne va pas bien, c’est essayer de découvrir l’être que l’on est, tenter de vivre en accord avec nos propres valeurs. Mais, quoiqu’il en soit, selon moi, nous existons tous dans nos imperfections, dans nos difficultés, dans nos joies, car ce sont celles de la vie et du cheminement. La question serait plutôt de savoir si nous réussissons à nous réaliser et si au bout du compte nous sommes heureux. Si nous sommes malheureux, il nous revient de tout mettre en oeuvre pour changer les choses.

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  6. Il y a une grande différence entre “être” et exister…..”Je pense,donc je suis” ,cette phrase me parait indiscutable….Mais je n’existe qu’aux yeux de l’autre (qu’il me comprenne ou non) ….
    F.

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  7. Votre texte m’interroge vraiment et c’est là l’essentiel même si je n’ai pas de réponse encore cohérente. La vie navigue-t-elle entre deux choix ? Être un acteur engagé et tenace ou un spectateur hypnotisé qui suit le courant du temps ? Doit-on être des Sysiphe ou des naufragés temps ?
    Comme aurait dit Kant, je fais ce que je crois devoir faire. Notre vie est un va et vient continu entre la lumière et l’obscurité et cela nous apprend à avancer et à se tenir droit sur le chemin du milieu et c’est notre façon d’exister. Je n’existe que pour et par moi même. Enfin, notre vocation est d’y parvenir. Je continuerai à y réfléchir.

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  8. Bonjour Jean Paul
    Nous tentons tous de vivre et de survivre malgré les aléas de la vie . nous luttons contre le mal d’argent , contre la maladie , pour garder son travail ; j’ai 63 ans ; Nous avions un instituteur en fin étude première qui nous enseignait ceci : <>J’ai toujours appliqué ce principe , je suis toujours là malgré la maladie et a 63 ans j’ai réalisé mon rêve d’enfant devenir écrivain , oh bien sur modeste écrivain , mais cinquante ans pour enfin y parvenir malgré les aléas de la vie
    bonne journée
    cordialement

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  9. quelqu’un disait que la réussite n’est qu’un bonus,
    et que l’essentiel, le devoir, c’est l’action en elle même, le travail en fonction de ses disponibilités; sport, art, recherches, commerce…c’est cela exister;
    sans prétentions sans orgueil sans se sentir ni plus ni moins que les autres…

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  10. Vivre! heureux, malheureux mais: Vivre !respirer,sentir;aimer pleurer,rire..tout cela me fait dire que je me sens tellement vivante que je ne peux pas le nier .Pas envie de refaire le monde ,pas envie de me battre inutilement.Dieu existe? Je le verrai ou pas…En attendant je veux rester positive en ayant en point de mire : le soleil sur ma peau,dans mon coeur et,peut- être quelques fois dans ma vie.

    @Ton âme est immortelle

    J’ai vu verdir les bois et j’ai tenté d’aimer,
    Je sais que la terre engloutit d’espérances
    Et,pour y recueillir,ce qu’il faut y semer

    (Alfred de MUSSET lettre à LAMARTINE)

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  11. Tenter d’exister au plus juste, se créer sa propre trajectoire, quelque part entre la pensée et l’action – sans peur d’échouer. Difficile alors que la peur est la grande force paralysante de notre époque.

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  12. Exister ? Être simplement en vie, d’une manière ordinaire ? Où se créer “son grand destin” ?
    L’un ne serait-il pas vivre, simplement, pleinement et l’autre “tenter de vivre”, chercher à obtenir “autre chose” que ce que l’on vit ?
    Peut-on tenter d’aimer ? On peut vouloir aimer, mais quand on aime, on aime, quand on essaye d’aimer, on fait autre chose, non ?
    Pour moi je ne tente d’exister que lorsque justement je ne vis “pas” (ou “pas bien”) et je me raccroche à d’autres choses (ce que je pourrais être, ce que je devrais être, ce qu’il faudrait faire, ce qu’il serait bien de…) et j’existe quand je vis pleinement ce que je fais, de grandes choses (heu, toutes proportions gardées :mrgreen: ) ou que je me pause et regarde la vie passer.
    chaleureusement à tous

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  13. Pour faire un lien avec le billet suivant, je dirais que c’est quand je ris que j’existe, quand je pleure, quand j’ai mal, c’est les sens qui me font exister, les émotions. Alors pour moi le doute, le peur, la tristesse, l’angoisse, tous ces sentiments que certains trouvent négatifs, moi, je les acceptent. bonne soirée JPG!

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  14. j’aurais presque ce désir osé de penser que”tenter d’exister” est de savoir permettre à d’autre d’exister.mais, il y a ce paradoxe où à permettre à d’autre d’exister vous amène vite à oublier votre désir d’exister. Au fond, pour tenter d’exister, il suffirait de vivre ses désirs en respectant les désirs de l’autre

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  15. Personnellement je tente d’exister. Ce que je ne puis réaliser physiquement, je le transpose par des écrits, qui me font vivre, une autre vie, celle dont j’avais toujours rêvée. Etre, sur le devant de la scène, être un simple orateur. Que je sois lue ou non n’a pas trop d’importance, ce qui compte c’est d’exister au travers de mes lecteurs, et surtout, ne pas se laisser paralyser par la peur de soi et de l’autre

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  16. Le fait d’exister est indéniable, mais se sentir exister est là déjà plus discutable. et pour me sentir exister, je m’intéresse au monde qui m’entoure en essayant de ne pas m’enfermer dans une routine qui automatiserait mes moindres faits et gestes, et mettrait la conscience, la pensée en retrait, ce qui me fait prendre conscience de sa complexité, et aussi de mon existence dans celui-ci.

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  17. et qu’il se voit contraint d’ouvrir grand ses poumons…
    “tout soucieux de se perdre, tout tremblant de n’y point réussir.”

    Cioran

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    1. Bonjour Jean Paul
      Moi je sais que ce qui me fais vivre , c’est d’écrire et c’est aussi mon seul bonheur dans cette vie .
      merci pour votre conseil , mais si vous aviez quelques noms de blogs à me suggérer . d’avance merci Cordialement

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  18. Surleaugeorges ce qui me fait vivre c’est la vie elle même..comment la renier alors qu’elle est si forte en nous? Voyons, même se qui savent qu’ils vont mourir ne l’accepent pas..Ne pas vivre de quelques manières que ce soit c’est être lâche.

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  19. Merci pour votre blog. C’est un vrai régal…

    La tentative d’existence n’est effectivement pas à sous estimer.
    Il s’agit d’une lutte en soi et soi.
    Une lutte profonde entre soleil et ombre, parfois violente, lorsqu’on a été confronté à un environnement particulièrement destructeur.

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  20. J’existe point . Si je suis là a taper sur un clavier pour déposer ce commentaire c’est que j’existe en tant qu’incarnation physique .Tenter d’exister c’est déjà remettre en question une évidence : celle d’Être .

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