- Celui qui contrôle les images contrôle le temps que je passe à m’imaginer, c’est-à-dire l’essentiel du temps de ma vie
- L’envoûtement médiatique est la face visible et vécue de l’exploitation du temps de travail imaginaire du consommateur, qui double la valeur des marchandises
- Les chronophages sont ces objets, ces entreprises, et finalement ces personnes, qui finissent par bénéficier ainsi d’immenses concentrations du temps de nos vies
- Le portable est le premier chronophage massivement accepté en tant que condition d’existence
- Les chronophages ont pour fonction de déclencher un travail payant de notre imagination par lequel nous produisons nous-mêmes l’existence qu’ils nous ont promise
- L’hypertravail, le travail de l’imagination, est le fondement de la chronophagie
______________________
Ceci est le plan d’un article paru dans le numéro 51 de la revue Multitudes
sur l’envoutement médiatique . Pour lire l’article sur Cairn.info :
L’image est aussi porteuse de la pensée qui l’irrigue ou la manipule. Pas d’image sans message apparent ou dissimulé : l’image dominante est celle de la pensée dominante – sa chronophagie est donc étendue.
Le langage qu’elle véhicule à tout instant par le truchement des médias notamment télévisés (durant l’épanouissement actuel du “nouveau monde” libéral) ressort du “novlangue”, démonté il y a déjà quelque temps par Georges Orwell :
“En dehors de supprimer les mots dont le sens n’était pas orthodoxe, l’appauvrissement du vocabulaire était considéré comme une fin en soi et ne laissait subsister aucun mot dont on pouvait se passer. Le novlangue était destiné, non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée, et la réduction au minimum du choix des mots aidait indirectement à atteindre ce but.”
“1984”, Gallimard 1950 ( Livre de poche 1967, n° 1210-1211, page 431).
LikeLike
on peut tous avoir une interprétation différente lorsqu’on regarde une photo car un élément peut nous aider à capter et on laisse ensuite notre imagination aller visuellement dans des pensées ou des rêves…
LikeLike
Mais dirigeons-nous alors notre imagination?
que nous font penser, dans les cas les plus élaborés,
ceux qui l’ont recadré, retouchée, et légendée?
Sommes-nous toujours chez nous dans notre imagination?
LikeLike
Les images structurent notre pensée et en conséquence notre vie. Mais, nous les choisissons aussi, occultant celles qui nous choquent, parfois en refusant de les voir, ne gardant que les meilleures, celles qui nourrissent nos rêves, celles que nous « fabriquons » aussi comme support de nos souvenirs. C’est un choix parmi tant d’autres qui nous sont proposés au cours de notre vie, les phrases, les mots, les sons et la musique et également. Nous sommes la somme de toutes les sensations vécues et de toutes les images engrangées. A nous de garder l’esprit critique et de ne pas se laisser manipuler par les images trafiquées d’un monde travesti en quête de naïfs pour le nourrir. Éteindre aussi ses écrans pour rêver seuls face au paysage qui s’offre à nous, est une bonne thérapie. Le « droit à la déconnexion » est un devoir plutôt !
LikeLike
Superbe idée, un devoir de déconnexion.
Mais par quoi passerait-il?
Faudrait-il tout interropmpre, ou pensez-vous à des actions spécifiques?
LikeLiked by 1 person
Non pas tout interrompre, mais compartimenter. Ne pas regarder ses écrans par simple désœuvrement mais de manière volontaire, ne pas se laisser entraîner d’une page à l’autre, partager oui mais garder du temps pour soi, pour ne rien faire ou pour rêver tout simplement.
LikeLike
Chère amie, tout compartimenter, le mot ne m’enthousiasme pas. L’idée non plus d’ailleurs
on dirait que l’on concède une victoire sur une partie de sa personne,
et que l’on la cloisonne pour sauver le reste.
Ne pourrait on rester entier
et sauf?
LikeLike
Bonjour, si nous partageons les fruits de notre , de nos imaginations, chaque jour avec ” autrui invisible,” ami factice,” sur internet, là, nous donnons de la ressource secrète et personnelle, de la distraction ou provoquons de l’ennui, à des inconnus, auprès desquelles nous voulons nous faire remarquer, nous entretenir…, aussi nous confions nos intérieurs à des banques de données qui nous échapperont… Après quoi, nous ne sommes plus les propriétaires de ce qui est exposé par écrit, mais tout de même responsables. C’est soit un partage ou du “m’as-tu vu ?” Quoi qu’il en soit, ce qui est mis en public peut être bénéfique, instructif pour ceux qui en ont besoin, le réclament. Internet devient alors par ses sites, une nouvelle forme de magazine, de bibliothèque, bien qu’il faille se méfier. Toutes les informations ne sont pas utiles sur la toile. Avec Internet, nous abordons depuis trois décennies, une période du changement des mentalités indéniable, du mode de correspondance, qui nous a été imposé, et dont nous avons par désir de modernité, aussi de facilité pour la plus part, admis le fonctionnement et l’utilité malgré les coûts. “Tout monde profite de tout le monde…” Certains sont des techniciens innés, d’autres plus exposés et en déséquilibres, au vu de leur fragilité, de leur désir de liberté, de la naïveté à se montrer, à ne pas se méfier de cette dite : “liberté,” qui n’en est plus une après. Quelle question nous puissions nous poser, nous sommes tous exhibitionnistes… Je n’ai pas dit naturistes. T.D
LikeLike
« Tout monde profite de tout le monde… »
très belle idée, dont je vous remercie.
Pourrait-on la prendre au sens propre?
définir une exploitation réciproque?
LikeLike
Bonjour, je m’instruis de ce qui est bon, agréable, enrichissant, chez les autres. J’évite ce qui me déplaît, me dérange, ce qui est mal sain, barbare, lorsque je prends conscience de ces réalités. J’ai besoin des autres… C’est pour cela que j’aspire au “mieux-vivre ensemble.” T.D.
(j’ai déjà donné mon e mail, mes identifiants, je ne vais tout de même pas faire cela, à chaque réponse ou à chaque sujet ?)
LikeLike
Les images de « celui qui contrôle les images » sont-elles de nature à laisser (s’)imaginer ?
LikeLike
merci à vous!
LikeLike