Le train s’alanguit dans sa vitesse. Les bruits sont légers, tapis, faciles à omettre. La négligence usuelle qui nous sert d’existence s’établit sans peine. Rien n’est aisé comme glisser sur son plan de réalité. Il suffit que rien ne nous arrête. Insidieusement, la vie devient un glissement, où toute mission est omission. Chaque plan, comme une facette, est une surface ou un pli du monde en vigueur. Une couche d’aquarelle. Rien ne peut plus nous arriver sur un plan, hormis un dérangement, et c’est ainsi, de plus en plus souvent, que se rencontrent l’être ou l’autre: par quelque arrêt intempestif, par quelque trouble énigmatique, ou quelque écueil qui ne se résorbe pas assez immédiatement dans le flux continu de notre négligence. Flot, flux, flou: tout doit se fondre sans éveil. Internet même est glissement, sommeil. On ne sait plus, dans le flot, si c’est le monde ou moi qui passe, et qu’importe, au fond, si tout se fond dans un plan d’irréalité?
A reblogué ceci sur rennydiokno.com.
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merci beaucoup!
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Je découvre à l’instant votre article, où il est question de train.
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