Etes-vous un labyrinthe?

Combien y a-t-il de possibles ? Je puis parler à cette personne-ci, ou à cette personne-là. Je peux lui dire bonjour, ou lui demander quelque chose, ou parler de ceci, ou encore de cela. Dans chaque cas, la personne peut répondre, ceci, ou cela, ou rien du tout. Je puis alors parler à nouveau, et tous les mots de la langue se proposent ; je puis aussi faire un des innombrables gestes dont je suis capable. Et chaque fois l’autre aura tout autant de possibilités à sa disposition. Comment calculer à l’avance le nombre total des déroulements possibles des cinq minutes qui m’attendent ?

Comment épuiser un lieu ? Comme en chaque lieu de passage, il y a sans doute un nombre immense de choses qui figurent, se trouvent ou se produisent dans ce lieu très parisien qu’est la Place Saint Sulpice, où s’est assis Pérec, pour lancer sa Tentative d’épuisement. Ce nombre est-il, comme le réel, à jamais insondable, ou peut-on espérer un monde où chaque lieu comporte un nombre fini de choses? Hélas pour le réel, il y a toujours plus grand que l’infini réel : il y a l’infini possible, infiniment plus haut que lui dans l’échelle des infinis.

Chacun est donc pour chacun un labyrinthe de possibles, c’est-à-dire une liberté.

10 thoughts on “Etes-vous un labyrinthe?

  1. joli théorème… mais pourquoi une liberté? pourquoi pas la liberté? et si cette liberté consiste à sillonner cette folle projection que j’ai fabriqué pour oublier qui je suis, alors cette liberté ressemble drôlement à une prison… et la multitude retourne à ce qu’elle est… un leurre… avec mes salutations réfléchies

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      1. joli… je pars au travail en gardant ça en tête… et qui sait si ce soir je n’aurai pas fait exploser mon capital de liberté…

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  2. J’aime beaucoup l’idée du labyrinthe pour illustrer tous les possibles qui s’offrent à nous. A chaque instant, nous devons faire des choix. Jusqu’à quel point notre libre arbitre peut-il s’exercer ? Décidément, ce billet donne à réfléchir…

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  3. Cette idée donne le vertige. Cette liberté est étourdissante. Je crois que nous ne sommes pas perdus dans ce labyrinthe, quelque chose de plus grand nous guide, et quelque part, il y a une sortie… Peut-être pour tout recommencer?

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