Suicide et sacrifice. Le mode de destruction hypercapitaliste (Lignes, 2012)

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L’hypercapitalisme est un mode de destruction, dans lequel l’essentiel de la haute rentabilité vient du démantèlement de pans entier de l’appareil productif. L’entreprise la plus rentable est celle qui supprime le plus de salaires : dégraissage, chômages techniques, plans sociaux, licenciements, démantèlements. Que devient-on sans salaire? Ce n’est pas l’affaire du système; tout au plus un problème privé, personnel, psychologique peut-être…

Dans une telle économie, l’existence tout entière devient à la fois la source de la valeur et l’objet de toutes les luttes. Elle n’est jamais acquise, ni certaine. Tout est fait pour que chacun consacre tout son temps à imaginer la réalité, puis à acheter le résultat de son propre travail imaginaire: la marchandise parée par l’imagination de toutes les vertus, séductions et qualités. Ce système, qui commence par détruire toute réalité dans la chose, finit nécessairement par détruire toute réalité chez les personnes, car il n’autorise que les existences absolument rentables, et détruit les autres. Que faire dès lors des ouvriers? Des chômeurs. Que faire après des chômeurs? Pourquoi pas des suicidés? Certes, la société hypercapitaliste a besoin de cerveaux oisifs et disponibles pour ses spectacles et ses achats; mais ils doivent être riches, ou du moins solvables. Or que vendre aux chômeurs en fin de droits? Que peut-on espérer vendre à cette moitié des habitants du monde qui sont aussi désespérément jeunes que pauvres?

L’hypercapitalisme opère donc un tri sélectif des existences, entre celles qui vont consacrer leur existence entière à l’hypertravail de l’imagination, et celles qui seront détruites. Le suicide est le mode de sélection idéal, car aucune forme de tri sélectif autoritaire des existences n’est viable. Le suicide est le mode de sélection idéal, car la victime assure elle-même sa destruction.

PETITE REVUE DE PRESSE sur Suicide et Sacrifice

« Le philosophe français développe une idée intéressante : dominée par un souci d’ « hyperentabilité», notre système serait devenu globalement « suicideur », inoculant la peur au plus grand nombre par le sacrifice de quelques uns. » (TECHNIKART)

« Nous sommes (serions) entrés dans une nouvelle phase du capitalisme : l’hypercapitalisme. Qu’entendre par là ? En bref, une société qui programme le suicide de ses membres, afin d’augmenter ses profits. » (NON FICTION)

« L’hypercapitalisme opère donc un tri sélectif des existences, entre celles qui vont consacrer leur existence entière à l’hypertravail, et celles qui seront détruites. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car aucune forme de tri sélectif autoritaire des existences n’est viable. » (MEDIAPART)

« Quand le travail devient une souffrance » (PAGE)

« Livre court mais dense et puissant » (Métapo info)

« Il participe d’un effort pour cerner le mode de subjectivation dominant de notre époque. 
Et l’émancipation humaine passe aussi par là. » (L’HUMANITE)

« Le propre d’un ouvrage fulgurant est d’être dense, lumineux, et comme la foudre renfermer une énergie vitale » (Le chemin de Benoit)

« Questions violentes auxquelles, on le voit, Galibert apporte des réponses elles-mêmes violentes. Réponses qu’il prête au cynisme de l’hypercapitalisme, et pour les dénoncer (Ecologie et émancipation). »

« Le texte et le raisonnement sont accessibles à tous et ce travail de vulgarisation, mais aussi de réflexion sur ce sujet presque tabou, est absolument édifiant. » (Papa pédago)

« Jean-Paul Galibert propose une réflexion philosophique sur la société moderne de l’hypercapitalisme. Ce livre permet de cartographier les nouvelles formes d’aliénation. » (Zones subversives)

« L’intérêt du livre de Jean-Paul Galibert – qui va toujours à l’essentiel – est d’établir une relation dialectique entre suicide et hypercapitalisme, un mode de production qui préfère « détruire que produire ». (Le grand soir)

« rien n’est entrepris contre ce phénomène mortifère, bien au contraire… » (Tumeursscope)

44 thoughts on “Suicide et sacrifice. Le mode de destruction hypercapitaliste (Lignes, 2012)

  1. La pensée : « L’hypercapitalisme est un mode de destruction » est une vérité indéniable que nul ne saurait contester. Mais la complication ici est que le capitalisme expose plus ses cotes de libéralisme and tolerance qui aveuglent sur les réalités dévastatrice et cachées du capitalisme, ou encore mieux, de l’hypercapitalisme basées sur un excessif individualisme, l’exploitation des individus et masses pour des gains égoïstes. L’exploitation de l’homme par l’homme dénudée de toute forme considération qui pousserait l’homme désespérée et abusée au suicide. Le suicide, pour certains, qui seraient la solution la plus simple et appropriée de libération et de paix éternelle.

    J’aime beaucoup ce texte, il est réaliste et riche, et c’est exactement ce qui se passe dans le monde dit moderne. J’ai l’intention de le traduire un jour en anglais and « reblog » it in my blog avec la traduction anglaise car la majorité des gens qui visitent mon blog parlent anglais.

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  2. Je pense que ce pourrait être une métaphore de la rentabilité absolue.. En parlant de sacrifice, dans Noa Noa, Gauguin écrit:

    “Il fut un temps, il fut, très jadis, un temps de gloire nationale et
    de féodalité, d’importance sociale, de richesse publique et
    privée,–il fut, dans la nuit ancienne, un temps de Dieux et de héros.
    Alors la race autochtone régnait sur les Iles et les Eaux réjouies
    d’adorer les Atuas universels, et Taaroa, leur père, et Téfatou, le
    roi de la terre, et Hina, déesse de la lune. Alors les prêtres
    sanglants prélevaient sur la vie généreuse la dîme essentielle du
    Sacrifice.”

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  3. C’est extrêmement bien vu. Je vais me procurer ce livre. La société hypercapitaliste produit du suicide mais ne crée pas la vie. C’est une réflexion très intéressante qui peut permettre de soulever le problème de la valeur de l’individu qui n’est reconnue que par sa valeur travail. Sois bankable, sois rentable ou meurs !
    Le suicide est-il l’héritage désespéré d’une société de spéculation ?

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      1. Je suis désolée pour le retard, je n’avais pas eu mention de votre message. Oui, j’espère comme vous qu’il est résistible et je dirai même qu’il est parfois un acte de résistance à un acte de soumission collectif. En réalité, quelle est cette supercherie qui consiste à faire croire qu’il n’y a pas assez de travail pour tout le monde dans une société où l’on empêche de créer en multipliant les obstacles administratifs et juridiques ? Il est temps d’en finir avec ces croyances. Oui, un mouvement critique collectif est nécessaire. De la menace de l’individualité, émerge la solidarité. Pourvu qu’elle soit pacifique et entendue. Merci pour votre retour. 🙂

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  4. Petite anecdote: Je travaille à la bibliothèque de la ville de Québec et donc je vois chaque jour des centaines et des milliers de livres. Je suis tombée par hasard sur celui-ci. Le titre m’a interpellé, j’ai donc lu la quatrième de couverture. Puis, j’ai regardé le nom de l’auteur… Jean-Paul Galibert. Ce nom me disait vraiment quelque chose! En quelques secondes, je me suis souvenue que vous aviez déjà visité mon blog et “aimé” quelques-uns de mes articles. Le monde est définitivement petit! Et félicitations pour cette publication!

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  5. L’ouvrage de Jean-Paul Galibert, Suicide et Sacrifice, pour être court et empreint de cette vertu explosive qu’on ne peut lui reprocher, passe à côté d’un élément impensé, ou au moins non évoqué dans son ouvrage. Le gâchis.

    Plusieurs figures auraient pu être mises à profit pour illustrer l’hégémonie du néo-capitalisme sur nos vies à nous, êtres médicalisés et occidentalisés, en particulier celle du vampire.

    Kronos a préfiguré celle-ci avec Baal qui recevait les offrandes d’enfants vivants. Kronos dévore ses enfants et emporte avec lui leur rire dans la tombe, tempus fugit. Or, la dévoration est une des angoisses de l’hommme les plus archaïques. Son omni-présence aujourd’hui peut expliquer cette anxiété généralisée où sont plongés les hommes, anxieux bien avant d’être suicidaires.
    L’hypercapitalisme dont parle Galibert produit et même surproduit. En surproduisant, il entraîne une casacade de conséquences ô combien néfastes pour l’homme et son environnement, à l’arrière des magasins : la déjection. Quand on illustre un restaurant, on prend rarement une photo de ses chiottes. Et pourtant.
    Que rejete-t-il ce capitalisme dévorateur ? Des matières transformées et usinées certes. Mais aussi des hommes et des femmes dont il n’a plus besoin, soit parce qu’ils ne sont plus aptes, soit parce qu’ils n’ont pas trouvé leur place dans la société qu’il surchauffe et qu’il et en concurrence sauvage.

    Ce gaspillage est la face verso de cette pièce de monnaie qui brille tant par sa capacité à produire et à innover. C’en est même l’effet secondaire au premier chef. Une des conditions non-avouées de la surproduction.

    Mais pire. Ce qui affecte l’homme et le rend fou est la conscience de savoir vidé de sa substance. Ça, c’est le gâchis. L’hypercapitalisme se comporte comme un Dracula qui s’engraisse et laisse ses victimes dans un état végétatif : l’état suicidaire est non seulement une triste stratégie de défense, où l’être humain sain et sociable se replie en observation pour éviter d’être en prédation, mais c’est aussi le résultat mécanique de ce gâchis endémique, de la permanence de la non-utilisation de ses ressources, des savoirs acquis, de sa culture. Du danger de l’inutilité sociale vient cette angoisse fondamentale de ne plus exister du tout, et de vivre sans exister.

    Le chômage lui, peut être transitoire. Mais je pense pour illustrer ma pensée à cet altiste de haut niveau, médaillé du Conservatoire supérieur, qui ne put se payer un instrument d’exception, et qui arriva toujours second aux concours dans les orchestres nationaux où lui seront préférés un riche altiste Coréen ou Américain mécénés par des banques etc. (plus on vient de loin mieux c’est pour les réprésentations mentales des snobs) et qui finit par aller donner quelques heures de cours à 700 km de chez lui dans un collège où son niveau musical ne pourra ni s’exprimer ni être perçu. Ce gâchis humain là est irrémédiable.

    C’est le broyage d’une personne, désorientée de son désir d’utilité premier, formée pour une fonction spécialisée, quelquefois par l’Etat, au prix d’un investissement de la sphère publique conséquent, et qui n’a pas pu trouver d’emploi réel, de débouché adéquat, épanouissant et pérenne, qui n’ a pu mener à bien ses projets, pour des raisons quelque fois annexes tenant au manque d’implantation, au déficit de réseau social de ses parents, ou même simplement par manque d’accès à un logement, par cette souffrance chronique d’être toujours un peu au-dessous du seuil fatal à toute réalisation de soi, le fameux seuil de pauvreté de 880 euros / mois…
    Ce gâchis mène au suicide bien sûr, ou d’abord à la psychiâtrie, par une dévalorisation de l’être social, par une perte immédiate de sens à son projet initial.

    Le suicide alors, comment s’étonner qu’il soit si présent, est une forme radicale du refus de l’inacceptable : le gâchis de l’intelligence individuelle et collective, le gâchis de toute cette culture transmise, de toutes ces capacités à faire le bon, le beau, le bien.

    Comme cet altiste, nous le sentons, nous perdons peu à peu l’usage de nos mains. Très jeunes elles en servent plus guère qu’à actionner une manette où le but sera d’en tuer le plus possible. En vidéo à Paris. Mais un jour sur le terrain à Alep. L’homme aux mains rongées est celui malade de l’hypercapitalisme, de l’hyper-concurrence, qui nous plonge dans la gueule béante de Baal, suce la fraîcheur de notre sang par ce Dracula systémique, nous ronge petit à petit comme une lèpre de l’esprit.
    Benoît Rivillon, auteur, comédien

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    1. Je vous remercie de ce texte, très beau, très riche, très puissant. je partage entièrement votre sentiment du gâchis.
      Votre altiste en montre la douleur, la centralité dans ce que nous condamnons et, partant, la force vive.
      mais reste que l’on survit au gachis. Je crains fort que l’hypercapitalisme
      soit plus fatal qu’une surproduction. Il me semble un système autre,
      qui n’est plus une économie, mais une destruction,
      où même ceux qui survivent
      pour tout imaginer
      déréalisent
      tout

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  6. L’idiotie de ces hypercapitalistes est sans limites
    Quand fort de leur argent, ils auront réussi à éliminer ” tout le petit peuple ” comme disent certains avec tant de mépris… qui les servira ? ils s’entredéchireront,, se dévoreront, puisque l’hypercapitaliste ne sait qu’exploiter
    Mais sans exploités, que deviendront les exploiteurs ? rien, néant.
    Peu me chaut, et qu’ils paient cher tous leurs forfaits restés des siècles impunis

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  7. ce livre qui parle de suicide et de sacrifice, répond tout à fait à un constat personnel désolant : oui, la société sacrifie des êtres humains au nom de valeurs qui sont discutables.
    Quand on sait que les experts psychiatres ont réussi à définir un profil dit “sensitif”, qui est défini d’abord comme “ayant de hautes valeurs morales”, avant de lui reprocher sa “sensibilité”, “susceptibilité” pour le caractériser au final comme un “paranoïaque”.
    Il faut croire que la société actuelle sanctifie avec la “complicité” des psychiatres, ceux qui sont menteurs, arnaqueurs, véreux.
    Apparemment un observatoire des suicides a été mis récemment (septembre) en place en France, on verra le résultat…

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  8. Bravo, c’est une évidence encore plus flagrante en 2013, la logique du cancer, l’humanité n’est qu’un corps dont les cellules prédatrices sont devenues majoritaires et le suicide caché derrière le cancer partiarcal..

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  9. Cher Monsieur Galibert,

    Je viens de lire votre ouvrage Suicide et Sacrifice. Votre analyse, qui m’a semblé fort pertinente, n’a pas cessé de résonner en moi par de multiples exemples issus de mon passé à la tête d’une entreprise. Voici quelques unes de mes réflexions suite à cette lecture:

    – Pourquoi ne parlez-vous pas de l’essor sans précédent du marché du luxe dans tous les domaines ? Certes vous parlez souvent des marques qui peuvent parfois correspondre au monde du luxe. Économiquement l’industrie du luxe est une lame de fond sans précédent, très marquée dans tous les secteurs. Le développement ahurissant, dans presque tous les pays et en dépit des crises, du marché du luxe ne correspond-il pas temporellement à l’émergence de “l’hypercapitalisme” ? Le luxe n’est-il pas précisément le domaine où il est le plus facile de faire “hypertravailler” le consommateur car d’emblée c’est l’imaginaire qui est proposé bien plus que le simple produit fini ?
    De surcroît, le luxe présente l’avantage d’un double marché pour l’entreprise “hypercapitaliste”. D’une part il y a la mine d’or des gens hyper riches (en nombre absolu de plus en plus nombreux en raison du boom des économies émergentes). D’autre part, “l’hypercapitalisme” peut également compter sur les excursionnistes du luxe, soit le “Lipstick Lurury” qui lui touche toute la classe moyenne mondiale. Ainsi, un couple en voyages de noces va se saigner pour s’offrir un hôtel de luxe au Maldives, des millions d’asiatiques économiseront pour s’acheter un sac (en toile plastique) de Louis Vuitton, des millions de personnes au salaire très bas vont dépenser parfois plusieurs mois de salaire pour acheter un iPhone (ce téléphone est vendu pratiquement au même prix dans tous les pays du monde et donc un jeune cadre de Bangkok qui gagne max 200 EUR par mois dépense 3 mois de salaire pour un téléphone… soit environ un iPhone à 6000 EUR pour un cadre européen !).
    On pourrait également ajouter dans le sens de votre thèse que dorénavant le luxe vendu est surtout celui d’une expérience, pour reprendre le slogan mondial de BMW, une “joie” que l’entreprise va garantir au consommateur.

    – Récemment lors d’une conférence de l’ex CEO de Hermes, Patrick Thomas, celui-ci fut félicité pour sa carrière et principalement pour avoir réussi le tour de force d'”industrialiser” l’artisanat. Cela m’a fait penser à nouveau au déni d’existence que “l’hypercapitalisme” organise à grande échelle. Ce que ma grand-mère était capable de faire à la main, le pull en tricot, ce que mon grand-père pouvait réaliser à partir d’un morceau de bois sera bientôt sanctuarisé au profit de quelques maisons de luxe. Seule l’image du savoir-faire est accessible au consommateur et de moins en moins les gestes liés à ces savoir-faire.

    – Votre thèse est encore renforcée si l’on s’attarde sur les discours actuels des théoriciens du capitalisme dans les Business schools américaines. Je fais notamment référence à Pine et Gilmore qui encourage le saut de création de valeur au profit de l’entreprise en l’incitant à dépasser le niveau de l’économie des services pour rejoindre celui de l’économie de l’expérience et surtout celui de l’économie de la transformation. Cette dernière forme d’économie correspond ouvertement à la marchandisation de l’âme. Dans ce type d’économie, il est clairement indiqué que le consommateur (son cerveau) est le produit, rien de plus rien de moins.

    – Par ailleurs, j’ai été surpris par le début de votre livre. Vous y mentionnez quelques chiffres sur les taux de suicides de quelques pays européens tout en mentionnant, sans l’expliquer, le cas “spécifique” de la France dont le taux de suicide serait supérieur à d’autres pays (UK, Hollande, Espagne). Ces derniers pays ne peuvent être targués de moins capitalistes que la France, j’avoue être resté sur ma faim quant à l’interprétation possible de ces chiffres.
    En fait, c’est seulement en pages 44 et ss que j’ai retrouvé les éléments que j’attendais dès le début: à savoir les données sur la dépression, les anxiolytiques, l’alcool etc. Ces données me semblent être essentielles pour poser le problème car le suicide ou ses tentatives ne sont que le dessus de l’iceberg. Je n’ai pas compris votre option de développer ces éléments factuels en fin d’ouvrage. Je pense que le cas de l’alcool pourrait d’ailleurs être davantage développé mais c’est un sujet très tabou surtout en France.

    Au plaisir de vous lire et de suivre votre oeuvre dans le futur.

    Bien cordialement

    Michael WOOL

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  10. Je n’avais jamais pris le temps de naviguer sur votre grand lac philosophique puisque recevant vos billet par l’intermédiaire de mon abonnement, je me contentais de les lire sur mon mac.
    Certains questionnements me paraissent relever de l’onanisme intellectuel mais beaucoup d’autres sont d’une justesse, d’une nécessité et d’une profondeur remarquable.
    Je vais en tous les cas et de ce pas me procurer cet ouvrage dont le sujet est d’une triste réalité et qui mérite d’y réfléchir.
    Ce processus d’autodestruction m’a toujours interpellé (ainsi me suis-je procurer le manuscrit de Durkheim “Le suicide”, édition de 1967).
    Ici, par le prisme du libéralisme ou hypercapitalisme, son traitement aiguise ma curiosité.
    Faisant partie des réactionnaires et des capitalistes, j’adhère à cette thèse qui est fort juste et intéressante.
    Il ne s’agit pas d’éliminer le “petit” peuple (le peuple étant nécessairement le petit), comme je l’ai lu dans un des commentaires, car le besoin de main d’oeuvre est vital mais cette finalité de l’hypercapitalisme permet de réaliser le tri du peuple, tri dont vous parlez, celui d’un peuple malléable, abruti pat la télévision, fabuleux outil de propagande.
    il est urgent de revenir à des rapports plus traditionnels au sein de notre société, à une vision plus réactionnaire de la valeur travail qui doit être génératrice de richesse pour le groupe, d’insertion dans la société et d’épanouissement personnel.
    Bien à vous.

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      1. Alors, on les broie, on les bride et on les brime pour amorcer le travail de sape, puis ne reste qu’à attendre qu’ils s’auto-immolent ! Et il faut commencer très tôt, de préférence dès la maternelle. Les mots “kamikaze” et “guerre sainte” n’ont jamais été mieux employés qu’à notre sinistre et cynique époque… Vous ne pensiez tout de même pas pousser votre interlocuteur à “la faute” par ce simple questionnement rhétorique tout de même ? L’époque offre pléthore de moyens bien plus pervers, vous ne semblez plus à la page 😉 En outre, et plus sérieusement, que pensez-vous du fait que la société considère toujours le suicide comme une tare, et propose systématiquement de traiter les “malades” comme des cobayes ? Les psychiatres sont, à mon sens, des alchimistes ratés. Que penser de l’internement à le demande de tiers (tout gonflés d’ego et n’ayant jamais mis les pieds dans un cabinet de psy) ? Combien d’internements abusifs ? Quelles conséquences sur la vie de ces personnes ? Qui a le pouvoir de décider de la santé mentale de qqn, comment, sur quels critères et dans quelles conditions ? Les psychiatres sont-ils les mieux placés pour juger de la santé mentale d’une personne ? Quel est leur rôle/fonction dans la société, dans le système médical français ? Peut-être sont-ce des questions que vous traitez dans votre livre, et je m’excuse pour la redondance si c’est le cas… Je suis très curieuse de le lire, et ne peux m’empêcher d’avoir une pensée toute particulière pour celui qui m’a souvent accompagnée, Henri Roorda, dont les mots et l’amour de la vie m’ont bouleversée. C’est un sentiment curieux cette joie que l’on ressent lorsque l’on se prépare à mourir, à mettre enfin un terme à la souffrance qui nous harcèle. Détruire ses ouailles est-il réellement d’actualité ou bien assiste-t-on à la version 2.0 de cette tendance, selon moi, séculaire ? Alors oui, dans le cas particulier du suicide, il me semble essentiel de donner du sens à ce qui n’en n’a pas : c’est le meilleur anti-dépresseur que je connaisse – après le sport et les bananes (le fruit hein^^).

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          1. Je crois qu’en parler démystifie l’acte et même le concept, oui ! C’est une erreur commune et généralisée que commettent beaucoup (trop) d’adultes remplis d’eux-mêmes et pourtant persuadés d’être “sages”. Ils ont oublié ce que c’est que grandir. L’ignorance et les tabous ne mènent qu’à davantage d’interdits et de souffrance. Si j’avais rencontré dans ma jeunesse, un seul adulte accompli, je ne serais jamais passée à l’acte. Mais l’ego est le plus fort et l’on s’effraie tous les uns les autres… Il n’y a qu’un adulte dans le déni pour avoir peur de la mort, et même simplement de l’idée de celle-ci. Il faut parler du suicide. Plus la menace est grande, moins il faut avoir peur d’y aller. Les jeunes ne demandent que ça : partager.

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  11. Au fait, ça y est, j’ai acheté votre ouvrage en ligne et j’en ai profité pour me procurer aussi “Les excès du genre” de Geneviève Fraisse.
    Étant de la droite réactionnaire, il me tarde d’apprendre quel est son avis sur ce phénomène d’études de genre qui, en dehors de l’approche biologique stricto sensu, fait partie de ce questionnement relevant de l’onanisme intellectuel dont je parlais.
    Bon, j’hésite toujours à donner mon argent durement gagné à une gauchiste doublée d’une féministe mais il est toujours instructif de connaître des opinions divergentes.

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  12. il n’est pas question de ce que JE réserve mais du sujet que vous traitez, leur suicide sous la pression de l’hypercapitalisme !!!…
    pourquoi une telle question ??…. vous ne m’avez pas bien compris…

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  13. Leur sort n’est la résultante que de leur broyage par ce système, pour la majeure partie du processus, mais il est aussi la conséquence de l’expression de leur propre nature, leur propre faiblesse. Nous avons toujours une part de responsabilité dans ce qui arrive.

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  14. Il faut avouer que je ne connais pas votre pensée, mais je viens de lire un résumé de votre livre et je pense que sa thèse principale est intéressante, il faut que je le lise!

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