Quand nous parlerons-nous?

Il faudrait dire les choses, et surtout le reste. Ce qu’on dit pas. Les gens, ils ont tant à dire et tant à taire qu’ils ne savent pas par où commencer. Alors ils disent rien pour commencer, et ensuite, ils disent rien pour continuer. Et puis après, ce serait trop violent de faire autre chose. Imaginez que tout à coup on leur parle, sans les prévenir, les préparer. Sans qu’il y ait une cellule psychologique, des réunions préparatoires, des études de faisabilité. Imaginez que les gens, violemment, entrent en collision avec des paroles. On ne sait pas ce qui se passerait. C’est pour cela que personne n’essaye. C’est un silence préparatoire à une grande effusion.

30 thoughts on “Quand nous parlerons-nous?

  1. La fusion des mots, la confusion des sentiments… Ces mots qui pourraient être des calmants (histoire de remettre la Sécurité sociale à flot), des baumes, et non le mépris affiché (“Le 5 décembre, ce ne sera que la défense des régimes spéciaux” dit le responsable de la politique nationale, alors qu’il va s’agir d’une vague contre elle et lui), la gloriole à Amiens, devenue le Lourdes présidentiel, la morgue chez “les Whirlpool”, etc.

    L’utilisation des mots devrait être l’art ultime du pouvoir : or, en ces temps, ce ne sont que des balles en caoutchouc, des grenades et un nuage permanent (surtout le samedi) qui empuantit l’atmosphère de nos villes.

    Le mot le plus court et le plus adapté à cette situation politique (Ricœur, l’auteur de référence de notre petit empereur du selfie, est bien loin…), celui de la philosophie consciente, active, volontaire, est : NON.

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  2. Tiens ma préoccupation du moment…Les mots choisis sur mon blog et qui me semblent n’avoir pas dit grand chose. Mes tentatives de conversations sur des sujets d’actualité assez vains aussi. Je lis histoire du silence de Alain Corbin; Surtout ne pas désespérer…

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      1. Jean Paul non je ne crois pas ou alors cela devient de l’égocentrisme .Savoir écouter l’autre nous apporte beaucoup même si nous n’avons pas toujours le même mode de pensées…l’empathie peut nous ouvrir le voile des mots de l’autre..merci 🙂

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  3. Les mots peuvent heurter, les non-dits peuvent blesser.
    Alors comment trouver le juste milieu entre les paroles et les silences ?
    En croisant le regard de l’autre, il est parfois inutile de parler, mais sur le net le langage non verbal est invisible.
    Par écrit les malentendus sont fréquents. Il est difficile d’entendre ce qu’il y a entre les lignes manuscrites.
    Cependant, nous sommes des humains, nous sommes verbes, sens et sentiments. Sans les mots, le monde est désert.
    Pour se parler, s’entendre et de comprendre, rien ne vaut la vérité, la sincérité et l’acceptation.
    Lorsque les mots heurtent, il faut les laisser passer, comme la tempête. Puis les reprendre, s’expliquer, reconstruire la confiance et les laisser s’envoler.
    Mots ou maux, que de tourments en leur nom.

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  4. Aujourd’hui, les mots que l’on pourrait prononcer se perdent dans un brouhaha médiatique savamment orchestré.
    Et puis, avons-nous toujours envie d’entendre les mots des autres, surtout s’ils sont susceptibles de nous sortir de notre confort moral et/ou intellectuel ?

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      1. je pense qu’il ne suffit pas de parler.être sur la même longueur d’onde est assez!
        parler pour ne rien dire n’intéresse personne et devient très ennuyeux.. cela devient un monologue barbant pour celui qui n’écoute et cela que par politesse.

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  5. Peut-être parlerons-“nous” lorsque nous serons écoutés. Mais si nous avons des choses à dire, qui est prêt à les entendre… ?

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