Qui passe le temps ?

Il y a des ports abandonnés, des gares vides, des amis oubliés. Il y a des gens que l’on contourne. Ce qui n’a pas un minimum de vie fait peur, comme si l’abandon était contagieux.

Il apparait ici que l’on ne fréquente les choses et les gens qu’à proportion de leur teneur en avenir. Trop de passé fait fuir, les gens se pressent où ils pressentent quelque futur impatient de les faire être plus et mieux.

Le passé est-il ce qui nous passe, si nous ne le forçons pas à passer ? Convient-il de couper les ponts, de larguer les amarres et lancer l’avenir ? La juste philosophie du temps tient-elle en un mot : Adieu ?

Mais alors est-ce nous qui partons, ou bien tout le reste ? Est-ce encore un voyage, quand le monde part sans moi ?

Tout change donc selon que c’est moi, ou le temps qui passe. Mais aurons-nous la force de passer le temps, ou laisserons-nous le temps se passer de nous ?

Le temps a-t-il l’allure de la danse ou le poids de nos pas ? Qui a l’audace de prendre en main le temps de sa vie ?

43 thoughts on “Qui passe le temps ?

  1. pourquoi la vie est éphémère? Je crois que c’est parce que tous nos sens sont une pendule qui compte les jours,les heures,les années qui restent et, que nous avons peur du néant(l’inconnu)….en fin de compte le néant ce n’est peut-être pas le vide puisque le vide contient sans doute autre chose…

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      1. Until you get it right. Time and cognitive behaviors are reversible if you do not take the time then you disassociate yourself from reality around you. Everything becomes an illusion.

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  2. Plus on vieillit, plus le temps passe vite… on ne se sent plus à la mode du temps, parce que tout change et pas toujours de la façon dont on voudrait, le temps nous file entre les doigts et par la force des choses, il faut courir mais on ne l’attrape jamais, on croit le tenir puis on finit par laisser passer le temps et on finit par perdre son temps. On occupe son temps du mieux que l’on peut, un certain temps… Et on attend! Devant un avenir qui nous paraît incertain. On laisse le temps arranger les choses ou nous prendre le précieux temps qu’il nous reste.

    Bel écrit!

    Amitiés

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  3. Le temps nous dépasse-t-il (même dans un avion ou un TGV) ?
    Essayer de le prendre de vitesse, ruser avec sa course… ou demeurer immobile pour le voir s’éloigner sans qu’il nous ait remarqué… 🙂

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  4. Le temps n’existe que parce-que les choses dépérissent, sont éphémères, disparaissent, tôt ou tard. Même une étoile à terme a pour avenir de s’éteindre, les scientifiques le disent.

    J’apprécie cette métaphore, l’humain dans le wagon ou le cheval de trait tirant le wagon.

    Nous sommes le premier cas de figure en tant qu’humain, mais d’un point de vue spirituel, nous sommes le deuxième.

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          1. 😃

            J’aime ces réflexions philosophiques, avec le pragmatisme combiné, c’est ce qui fait avancer cette humanité.

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  5. Le voyage immobile arrête-y-il le temps ?
    Ou la pensée est-elle plus rapide que la lumière ?
    L’homme a-t-il inventé le temps pour donner à l’univers qui l’entoure, une dimension plus humaine ?

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    1. Le voyage immobile me semble le plus rapide
      puisqu’il est déjà revenu là où il était parti

      On pourrait même parler d’une vitesse infinie,
      puisque la durée de ce mouvement est nulle,
      en raison même de son immobilité.

      Nous n’allons jamais si vite
      que quand nous restons immobile…

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    2. La pensée n’est pas plus rapide que la lumière, car la lumière engendré la pensée dans le sens où la lumière donne vie, et la vie humaine donne pensée.

      Ce qui est le fruit de la Vie ne peut pas être plus rapide que la Vie elle-même.

      🙂

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  6. Bon jour,
    Si je paraphrase st luc … laissons le temps au temps … ainsi chaque individu à son propre temps indivisible et constant … entrecroisant d’autres temps d’individus qui composent une généralité d’un temps …
    Max-Louis

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  7. Il n’y a pas vraiment de temps. Il y a la durée ou non. Le permanent ou l’impermanence. Quand on pratique une vie méditative, quand on applique même une régularité spirituelle, quand la vie est un éveil, et cela chacun selon son prisme singulier, potentiel que l’on réalise ou non d’ailleurs, alors, l’on goûte à autre chose, que l’on sait appartenir à un au-delà du temps présent. C’est réellement quelque chose qui s’expérimente. Nos perceptions ne se limitent pas aux sens externes. Nous ne pouvons plus faire comme si Cela n’était pas… Nous basculons dans la conscience interne, si je puis dire.

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      1. Depuis un Tout, j’aimerais dire, mais depuis aussi une guidance venue de l’intérieur, qui se nomme Soufisme, réalité expérimentée qui m’a donné à l’universalité de toutes les grandes Traditions spirituelles, y compris celle du Bouddhisme. Mais il ne s’agit pas de syncrétisme, mais d’une voie de convergence que l’on nomme la Philosophia perennis.

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          1. Oui entre autres. Mais aussi Ibn Arabi, René Guénon qui n’est certes pas un maître mais un grand révélateur de cette Tradition de La Philosophia perennis, qu’évoque si bien Aldous Huxley…

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  8. Le mot “temps” est très utile pour découper des parties de perçu, les mettre en mouvement avec d’autres concepts, parfois parsemés d’objets ou d’êtres dont on semble bien discerner le contour*.
    Ainsi, tout ce qui est dit ici est riche de toucher raisonnable … et produit du sens, momentanément*. (que j’ai apprécié ! Texte et Commentaire (Merci) )

    Mais une fois que l’on cesse ces assemblages, que l’on les laissent se reposer (se dissoudre), que l’on s’immobilise sur sa chaise, l’esprit bouillonnant de pensées/sensations (tel dans nos rêves, avant d’être mis en mots) alors on perçoit, comme le battement de notre coeur (son onde dans l’oreille, ou au cou) s’apparie de façon multiple à notre perception des autres variations (flux de pensée, point de fixation de l’attention, apparition et évanouissement de sensation, de pointes de conscience …)
    (Retour aux mots) Le temps serait alors un rapport et non une quantité (une étendue)

    la Rolex de monsieur Trigano ne captant de ce rapport qu’un des termes … celui des pierres, du monde minéral.

    * Que l’on peut, bien évidemment, à tout moment ré-assembler sur papier ou en pensée, mais qui ne “tient pas”
    ———
    PS : [ Du côté de la mesure ] deux types incompatibles de perceptions du temps (commun) existent (indépendamment du développement qui précède)
    Un test permet de déterminer duquel nous sommes proches :

    Notre perception accepte-t-elle ou non l’affirmation :
    “Là” où deux secondes successives (ou minutes ou heures) se touchent
    n’existe pas.

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      1. [Cinglante ironie (sourire)², oui je n’ai fait que dire, manquent l’accompagnement indispensable du regard, et de la danse du corps]

        Bergson ? (ses mots ne sont déjà plus assez poreux)

        En fait
        je suis sur les traces de deux Calabrais qui méritent le détour
        du côté de cette primauté des sens.(le mots lui même devrait nous mettre la puce à l’oreille)
        Malheureusement pas traduits en français dans leurs oeuvres non pittoresques
        Tommaso Campanella ( qui mêle si bien l’être et le discours à la manière de Joseph Jacotot) cité par Lewis Mumford et Bernardino Telesio (“de la nature des choses”) son maître
        Tous deux sur la piste de “la pensée naît sur la peau” (la rétine en est une).
        Piste si utile en notre époque où les interfaces (j’y adjoint les concepts qui jouent le même rôle lorsqu’ils ne sont pas sans cesse dissous et re-coagulés) isolent/enferment si bien la conscience.

        —-
        Pour ce qui est du temps
        il y a ce beau poème de Borgès
        dans lequel il imagine la dernière seconde de notre vie comme
        asymptotique du néant
        et donc
        se dilatant à l’infini (Zénon)
        nous donnant “l’occasion” d’une contemplation intérieure/rétrospective
        qui serait donc
        pour les uns paradis
        pour les autres enfer.

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        1. C’est très beau, et très renaissant en effet.
          J’ai moi aussi rencontré Campanella et telesio,
          sur le chemin qui va des hérétiques du XIIIème à Descartes,
          qui les cite éhontément dans la préface des Principes

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          1. Descartes qui n’a jamais voulu rencontrer Campanella.
            On le comprend …
            Tommaso était dans ses paroles
            Celles de Descartes étaient désincarnées.
            [Et personne (?) n’a jamais tenu “être” (et pas seulement “tête”) face au moine clochette de Stilo.]

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