Le monde est-il un jeu ?

Ce monde est palpitant, en fin de compte. On ne saurait le réduire aux batailles perdues, aux occasions manquées et aux risques majeurs. Le monde n’est pas plus la vie partie que la vie menacée. Car il est, avouons-le, largement imaginaire. Et le récit a cet intérêt majeur qu’il n’est pas joué. Cela vaut bien le doute où il nous place quant à sa réalité, et à la nôtre.

Le monde est palpitant car il est un jeu, car il palpite entre un monde et plusieurs, comme entre exister et ne pas exister. Quand l’ampoule en faux contact s’allume et s’éteint, sa lumière hésite  entre apparaitre et disparaitre. Palpiter, c’est être sans être, mais par vibration, parcours ultra véloce de tous les degrés intermédiaires qui séparent l’existence de l’inexistence. Nul ne peut rester là, puisque cela se contredit. Mais rien n’interdit de passer très vite, puis de revenir, puis de passer encore. Quel est le mode d’existence du passant ?  La palpitation, l’entre deux le plus palpitant de l’existence. L’existence est cette unité ludique de la mort et de la vie qui permet de la vivre comme un risque, comme un décalage entre les instants, un jeu qui nous apprend à mourir comme à vivre.

 

58 thoughts on “Le monde est-il un jeu ?

  1. Bon jour,
    Le jeu … de la manipulation … “…. c’est être sans être…” … et cela me fait penser au chat de Schrödinger … étrange …
    Max-Louis

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    1. Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir!
      Car que dirait-il ce brave et fameux chat,
      si on lui proposait d’être en accord, ou en désaccord avec ce texte?
      Il est l’exemple même de l’intermittence de notre existence
      Un grand merci à vous!

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  2. Je joue à je suis mort alors je mise très fort que je vis en imaginaire partout où j’auraIs pu aller autrement. J’arrive à occire le détestable d’une couleur de mon choix au point de ne plus être marginal d’aimer…
    N-L

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  3. L’univers doit bien s’amuser à poser ses pions de manière aléatoire ou non. Et dire qu’en tant qu’être humains nous faisons partie de cette immensité existentielle, sujet très actuel en ce moment à la maison. A bientôt soixante-neuf ans j’ai très envie de répondre qu’avant mon dernier souffle, j’ai envie de jouer avec le monde qui m’entoure en citant les espaces à explorer et jouer avec mes cinq sens avant qu’ils ne m’abandonnent et que le reste petit à petit se détériorera, vieillesse des cellules oblige. Je ne sais si je suis dans votre sujet, c’est du moins ce qui m’est venu à l’esprit.

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  4. Nous sommes tous des passants, l’instant est notre passage protégé. Une certaine distance d’avec la vie elle-même (la poésie, l’humour…) permet de “mettre en jeu” la dialectique vie/mort. Il faut apprendre à danser avec les loups. 🙂

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  5. Palpitante cette vie
    Palpite notre cœur
    Palpitants ces sentiments qui débordent au bord des yeux
    Palpitantes ses sensations d’exister jusqu’au bout des ongles, ce frisson qui parcourt l’échine, ce plaisir qui hérisse chaque parcelle de peau
    Palpitant ce mystère d’exister
    Est ce un rêve ? Chaque parcelle de ce monde existe puisque je l’ai pensé.
    Chaque cellule de mon corps palpite, puisque je l’ai inventée !
    Avant de se pencher sur les hypothèses et les mystères de la mort, apprécions chaque seconde de cette vie qui palpite au fond de nos cellules.
    Palpitante cette vie, non ?

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  6. Le monde est ennuyeux. Son récit moins. Apprendre à y vivre en apprenant à le former change le début du récit. Alors le monde est chamboulé. Moi aussi. Est-ce un jeu ? Je ne crois pas. Redire pour voir «je» et l’impossibilité se révèle : je n’arrive pas à parler. Ce monde n’est pas fait pour moi. Quelqu’un d’autre l’a conçu en pensant à moi mais il a commis une grave erreur. Je m’ennuie profondément et tout ce que je fais pour changer cela n’y change rien. Le monde ne devrait pas être un jeu. D’un coup tout est faux, en carton, en plastique, à échelle réduite et sans saveur. Je n’y m’y plaît pas et ne m’amuse pas.

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  7. Palpitant en fin de compte le monde?
    non non palpitant sans compter
    sans compter tous les passants
    ces passants qui ne font que passer
    comme moi
    là à l’instant je palpite je suis sur un passage protégé
    mais au delà il y aura l’à venir
    cet inconnu au parapluie
    vous vous souvenez? vous êtes allé le saluer

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      1. Le détail se trouve dans le monde
        il nous suffit de le voir, de prendre le temps de l’apprécier pour que notre journée s’illumine.
        Regardez bien l’Homme au parapluie est sorti du cadre, et son parapluie a la couleur de l’arc en ciel
        Chaque aube nouvelle me dit qu’un détail illuminera ma journée alors je remercie d’être encore “envie”

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        1. Moi, je crains que les détails soient dans le réel
          plutôt que dans le monde. Cela les rend
          plus inquiétant.
          Votre parapluie arc en ciel me rassure
          quelqu’un l’a voulu
          mais tel détail invoulu
          de tel ou tel parapluie,
          en voulons-nous vraiment?

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          1. Le monde, le réel, le vivant, un détail… je ne sais plus très bien où j’en suis
            dans mon entre deux j’ai du mal à communiquer , je vois l’éclaircie, l’arc en ciel mais ne peut partager pourtant un jour on m’a dit que j’avais l’âge de raison
            Merci pour votre patience, douce soirée Mr Jean Paul Galibert

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            1. J’oppose juste le monde, ou les mondes ou nous vivons, au réel, qui lui ne dépend ni des mots, ni de nos histoires. Et je crois que le détail est plus du côté du réel. Est-ce plus clair comme cela?

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    1. au JEU de la vie JE joue différents rôles , il redevient en-fin JE une fois la règle du JEU bien assimilée. Alors il pourra se défaire de la règle du JEU et ne plus craindre la désobéissance (civile ou “sentimentale” ou …. )

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  8. “L’existence est cette unité ludique de la mort et de la vie” C’est un plaisir de revenir ici. Merci pour ce texte et cette invitation à la réflexion. 🙂 Et si la mort était une vie dont on ne connaît pas encore le je ? Bonne journée !

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          1. Bonsoir Jean-Paul, je n’avais pas eu le temps de répondre avant aujourd’hui. Je ne vois pas cela comme un risque, être un je multiple et mouvant me séduit plutôt et me paraît assez cohérent. J’évoquais juste une connexion inévitable entre le je et le jeu. Pour moi, s’il y a je, il y a je en jeu. Merci et bonne soirée !

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                    1. “Au commencement était le verbe”, j’aime l’idée que le langage puisse être une autre proposition de notre matérialité dans une réalité hors de la nôtre et permet d’abolir la frontière entre le réel et ce qui ne l’est pas.

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                    2. Je n’avais pas pensé à ça, Dieu aurait du mal à s’expliquer dan ce contexte, mais à une autre forme d’existence autonome échappant à la matérialité ou tout au moins celle dont on se fait une idée an pour autant instaurer une hiérarchie divine.

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