Désirer, c’est facile. Il n’y a rien à décider. Au départ, il y a les commissures de ces lèvres, le galbé de cette cuisse, ou l’arrogance de ce sein que l’on devine. Oui, mais c’est la suite qui est complexe. Car ces parties du corps sont nimbées de gestes possibles. Il percevait distinctement autour des corps une forêt, voire la jungle des caresses possibles. Il les voyait toutes également possibles, et chacune comme une histoire en soi, avec un début, un déroulement et une fin.
Hélas, que de décisions à prendre pour le moindre geste! Comment poser la main ? Faut-il être tout doux, la poser comme une plume, pour ne rien effaroucher ? Mais ne risque-ton d’endormir, ou de paraître bien tiède ? Faut-il être ferme ? Mais comment le faire sans sembler trop direct ? Faut-il trouver le bon geste pour déclencher le désir en l’autre, comme quelque mécanisme secret ?
Mais alors, il aurait fallu connaître d’avance chaque personne pour savoir par quel geste commencer. Comme il ne se résolvait pas à commencer au hasard, à commencer sans savoir comment, il préférait attendre qu’une nécessité vienne le dispenser de tout choix. Hélas, même lorsqu’une telle nécessité survenait, il était si rarement certain que ce soit la bonne, que l’occasion finissait par s’en aller, sans avoir été saisie.
J’espère bien que non, pour lui. peut-être devrait-il commencer par se retirer l’idée de nécessité de la tête ?
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Peut-être,
mais d’un autre côté,
à quoi bon un geste sans nécessité?
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J’ignore si un geste peut exister sans nécessité ; mais est-il nécessaire d’avoir conscience de cette nécessité à chaque instant ? C’est peut-être un signe de ma futilité, mais je me réjouis de ne pas réfléchir sans arrêt à cette question, et a priori, surtout quand le désir est en jeu. Il n‘en ressortirait pas seulement pour moi une impuissance à agir, peut-être, mais un ennui, sûrement … 🙂
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Dites-vous au fond que le désir sait que faire?
Mais dans ce cas, même si c’était vrai,
comment savoir ce que veut
le désir de l’autre?
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Non, mais il ose souvent et cela me va bien. Quant à savoir ce que veut le désir de l’autre, il suffit parfois de le questionner, et sinon de s’accommoder de n’être pas omnipotent ni omniscient : et puis, si on savait toujours ce que veut le désir de l’autre, ne serait-ce pas profondément ennuyeux ?
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Un labyrinthe suffisamment varié?
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Mieux que pas de chemin du tout, peut-être ?
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C’est certain! (mais peu orientant)
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Bonjour charmante et respectueuse Dame, malheureusement pour les poètes, les philosophes, etc., nous vivons dans un monde de calcules, de stratégies, d’observations, de critiques, d’attentes, cela nous influence. Sans aucune réflexion, nous sommes perdus dans le dédale, dans la foule des penseurs autres, dont il m’arrive de faire parti. Le jeu est souvent égoïste. Cordialement.
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Trop de réflexion tue l’action :)Peut-être, doit-on accueillir la possibilité de s’accorder le nécessaire tâtonnement, préalable préliminaire à l’éveil ou la poussée du désir. Bonne année et bon week-end !
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Si le labyrinthe est avant même le désir,
c’est encore plus compliqué, non?
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A reblogué ceci sur O LADO ESCURO DA LUA.
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Merci beaucoup!
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Monsieur Galibert bonsoir, ainsi qu’ aux lectrices, lecteurs… Lorsqu’un désir physique n’est pas partagé, alors que l’un des deux potentiel partenaire le voudrait bien ; c’est selon,l’individu, la frustration, le déséquilibre, là ; peuvent entraîner le refoulé dans les dédales d’un labyrinthe psychologique… Je passe sans doute à côté de la question. Parce que, pour moi, le désir, il y a tellement de formes de désirs… A mon humble avis, un désir tel qu’il soit, s’il n’est pas invraisemblable, noueux, n’aboutit pas dans un labyrinthe. Il faut que j’explore plus cette question. Je vais réfléchir sur Dédale… Fraternité.
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Je pensais plutôt à qu’ explorer le labyrinthe peut entretenir le désir.
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Reste à savoir s’il veut sortir ou explorer…
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Le désir pulsion se pose-t-il toutes ces questions ? S’il sort de ce contexte, s’il devient rationnel,est-il encore désir, quel que soit son choix ? sortir ou explorer. J’ai le sentiment que son questionnement inhibe son désir. Dans ce cas, il est probable d’errer indéfiniment dans le labyrinthe…
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Oui, mais son désir se pose la question de l’autre,
qui risque toujours de multiplier les possibles à l’infini.
Si l’autre désire aussi, d’avance,
tout peut être simple, mais l’on n’en sait rien
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Oui, son désir se pose la question de l’autre, mais le risque vient de celui qui se projette dans les intentions de l’autre. Si l’autre manifeste son désir d’avance lui aussi cela peut peut-être rendre les choses plus simples, franchement je n’en sais rien, car il faut considérer aussi le cas où le désir naît de l’envie de faire naître le désir chez l’autre.
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Cela fait tellement de cas…
N’est-ce pas le retour du labyrinthe?
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Je conçois que ces doutes, ces hésitations conduisent le désir dans un labyrinthe. Pour autant, est-il lui-même labyrinthe ? Cela s’applique bien dans votre exemple dans la mesure où le désirant prend en considération le désir de l’autre. L’assouvissement du désir sans cette intention de partage implique-t-il encore cette connotation de labyrinthe ?
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Un désir sans amour?
Mais serait-il simple?
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Inconsciemment, il ne désire pas que le désir l’emporte : il supporte déjà mal d’être décoiffé par le zéphyr…
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Mais y a-t-il une voie simple
dans laquelle le désir nous emporterait?
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Qu’y a-t-il derrière autant d’hésitations ? La peur de déplaire, celle d’être rejeté… Et s’il se décentrait de ses peurs et se mettait à l’écoute de l’autre ?
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Encore faudrait-il que l’autre parle
et que l’on prête un seul sens
à ce qu’il peut nous dire…
Sinon, n’est-ce pas encore
le labyrinthe?
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À lire les commentaires et leurs réponses, je vois que le désir n’est pas du tout un labyrinthe, mais que les questionnements qu’on émet à son propos nous y enfoncent droit dedans. Le désir, lui, attend patiemment à la sortie.
Alors voici une sacrée question : plongé(e)s dans le labyrinthe, quel sera notre fil d’Ariane pour retrouver ce qui dehors existe ?
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Croyez-vous que le réel soit simple,
et que la réflexion seule
soit complexe?
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Délicieux !
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Bonsoir, Je dirais pour ma part “enrichissant” toutes ces impressions. C’est cela la diversité, le métissage des impressions, des expressions. Merci. Oui, c’est aussi délicieux de partager nos idées.
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Le désir peut être un labyrinthe pour la personne qui a des hésitations, des craintes, des peurs refoulées ou non. Conscientes ou non.
Qu’il est bon de se laisser au désir et d’aller à l’encontre de celui de l’autre. Une main qui s’avance, au féminin et qui part à la rencontre, à la découverte des formes de l’autre avec sincérité, authenticité, réciprocité.
Je puis entrer dans un labyrinthe de jeux, mais oui. Mais qu’importe celui du désir, il n’est qu’exploration, découvertes, émerveillements. Si la tête se met à parler trop fort, elle fera taire le désir et tout s’en ira comme cela, parce que le ventre ne parlera pas, et encore moins le coeur.
Il peut y avoir du désir sans le coeur. En ce qui me concerne, le désir va de pair avec le coeur. C’est personnel. Je ne considère pas le désir comme un labyrinthe, mais comme un merveilleux voyage qui aboutit à l’extase, l’explosion, et le bien-être après l’échange tant désiré. 🙂
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Un hymne à l’amour?
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Aussi 🙂
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Grand merci!
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La spontanéité est le plus naturel déclencheur du désir, des inspirations d’être. Mais est-ce que la personne convoitée,souhaitée, est sur la même longueur d’onde dans l’intention d’un désir sentimental ? Là, les questionnements intérieurs peuvent nous entraîner et être comparer à un labyrinthe cérébral… Le hasard peut provoquer une rencontre, un échange, du partage, une admiration pour autrui qui, entraîne une attente de faire connaissance, de plaire. Les individus à tout moment peuvent jouir de multiples appétences. Ce sont les méandres de l’esprit, lorsque celui-ci est envahi, en déséquilibre, qu’une personne peut effectivement ressentir une perte de direction, une grande confusion. De toutes les manières, la réflexion intelligente du moment, la sincérité, nous ouvrent toujours une porte de secours. Salutations.
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LA spontanéité est-elle cette émotion de fond, ou sa non spécialisation?
Est-ce l’émotion brute qui est le désirable?
Mais pourquoi le naturel,
ou le fond
susciterait-il le désir,
mieux ou plus directement que l’artifice
ou toutes les émotions dûment baptisées?
Désirons-nous moins bien si nous savons quoi?
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Bonjour, La spontanéité, chez moi, correspond à une marque de sincérité, même passagère. Nous pouvons ressentir des attentions non expliquées en nous-mêmes… Le moi, encore lui, est fournisseur d’une source inépuisable de pulsions, de contractions des attirances, émotives, nerveuses, lorsqu’une quête surgit, sans que nous nous attendions à ce point de caractère. Il n’y a pas que, le naturel qui puisse susciter le désir.il peut arriver que nous prétendions observer telle ou telle attitude, prévoyons de l’intérêt, pour des choix bien définis, dus à notre éducation,à notre milieu social, puis une circonstance imprévue nous détourne, pour aller vers une palpitation nouvelle, inattendue, bénéfique. Pour le bien ou le moins bien des appétences, tout dépend de nos prétentions et de nos inspirations cérébrales.
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