Chaque fois qu’il ouvrait la porte de l’immeuble, l’air de la rue lui procurait une impression. Ce n’était jamais tout à fait la même. D’ailleurs, il y en avait de fort différentes. Parfois, c’était la touffeur de l’air, cette fâcheuse sensation d’avoir à le fendre pour se frayer un chemin. D’autres fois, une fraicheur soudaine, surtout sous les aisselles. Il revoyait sa mère parer aux fortes chaleurs en se passant les avants bras sous l’eau, et n’avait jamais vraiment résolu de le faire ou non à son tour. Parfois c’était la solitude qui servait d’air à la rue. Ou alors un petit ton d’angoisse. Parfois sa rue riait sous la pluie dont les gouttes d’autres fois semblaient des larmes. Mais le plus souvent, ces impressions se mêlaient en un bloc indistinct qui n’avait pas de nom.
Bien sûr, il aurait toujours pu négliger cet innommable. Mais il avait du mal à s’y résoudre, parce que c’était la première impression du matin, et qu’elle était très forte. Et que c’est toujours un peu gênant de ressentir très fortement quelque chose sans savoir quoi. Cela lui faisait la même chose avec le désir.
A reblogué ceci sur O LADO ESCURO DA LUA.
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Merci beaucoup!
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Bonjour, Ce sont les significations personnelles, les interprétations auxquelles nous pensons, lors d’une lecture qui désignent, commentent l’image cérébrale. Selon notre sensibilité, notre émotivité, nous pouvons prononcer des superlatifs ou de simples noms d’accompagnement, aux faits aux événements. Chez chaque individu, ce sera différent. Tout vient de l’imagination à mon sens. (Pourquoi pas : “la volupté d’un rafraîchissement, souvenir ou émotions?) Fraternité.
Passez de bons derniers jours de l’année 2016, toutes et à tous.
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merci beaucoup!
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Très juste !
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Impression soleil levant (et porte ouverte)…
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Merci beaucoup pour ce très beau texte qui m’a transportée dans un autre monde. J’étais pour le coup, suspendue à cet innommable que vous décrivez pourtant si bien. Bonne journée et passez de belles fêtes de fin d’année. 🙂
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Grand merci, vous de même…
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Monsieur Galibert bonsoir, merci d’avoir incité les personnes à répondre aux questions des uns et des autres. Il y a quelques temps, sur ce blog, j’ai répondus en fonction de mon intérêt pour un texte, je n’ai jamais eu de suivi. Ce n’est pas une question d’orgueil, mais une demande de partage, oser dialogué avec les autres en toute tranquillité, comme cela se produit parfois ici. Je remercie toutes les personnes qui ont pu lire mes expressions. Bonne fin d’année et continuons à réfléchir et d’échanger…
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Les impressions font suite à la sensation (la découverte) et au ressenti (la connaissance). Quand arrive l’impression, nous sommes dans le déjà vu. Le corps reçoit l’information, l’esprit traduit dans un vocabulaire simple. Son nom est une peau qui se retourne. L’impression visible devient l’expression. L’autre retraduit. Son impression sera ensuite son expression. L’impression est personnelle et unique pour autant tout le monde reçoit de la même façon, elle en même temps la personne et son unicité.
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Je ne sais si elles baignent
dans un tel mécanisme…
seraient-elles si floues?
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Il n’y a qu’une direction ou bien c’est vous qui tenez à rester dans le flou.
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Qu’une direction?
Mais laquelle?
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Ce matin, je suis sortie et j’avais la nette impression qu’il faisait froid. Je rencontre une dame qui me dit : “J’ai l’impression qu’il fait plus chaud qu’hier ?” Je la regarde interloquée et interrogative.
J’ai pensé : “Cette dame doit se tromper” Finalement ce n’étaient qu’un échange sur une ou des impressions 🙂
Je ne pense qu’elle puisse avoir un nom. Quant à l’innommable, le mot me fait sourire. Je dois avoir l’impression d’avoir l’esprit mal tourné ou bien de lire trop de romans policiers 🙂
Merci à vous et bonne fin d’année.
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J’ai l’impression que vous avez raison…
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J’ai l’impression que votre impression peut être la bonne 😉
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Que notre langue française, si précise, utilise le terme impression (imprimer) pour des sensations aussi floues est étonnant.
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C’est très vrai!
à moins qu’elle dise précisément
l’imprécision de la chose …
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Bonsoir Virginie, les impressions changent à chaque rencontre. C’est ce qui enrichie, si l’on veut être attentif. Découvrons-nous, faisons connaissances au travers de nos réflexions, de nos impressions, voulez-vous?
Partage, partager… “J’ai dit partage? Comme c’est bizarre!” Cordialement.
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La première impression du matin donne sa couleur à la journée. Comment ne pas se laisser impressionner par la lumière ou par l’atmosphère du moment ? C’est un des plaisirs d’être vivant que de sentir et ressentir par tous les mis à notre disposition, nos cinq sens et parfois aussi le sixième pour ceux qui le maîtrisent.
C’est pourquoi nous sommes vivants, pour ressentir et pour aimer cela !
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Oui, la couleur est comme le ton: indécise
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Merci pour ce très beau texte ! Les mots que l’on associe aux sensations, au désir sont comme une seule note sur la partition d’une symphonie. C’est peu et pourtant il y a là quelque chose de rassurant.
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La philosophie, la poésie, la musique et bien d’autres disciplines sont là, pour nous enrichir l’esprit, nous faire évoluer, nous rencontrer aussi. Oui, tout cela est rassurant. Cordialement.
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Vos mots sondent la profondeur de l’instant et de la sensation. C’est très beau…
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Et les impressions n’ont pas tout un nom. Les plus profondes ont besoin de mille mots pour qu’on puisse en esquisser, à peine, les contours! N’est-ce pas tout l’enjeu de la littérature?
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ou le jeu de la littérature…
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