Qu’est-ce qu’une ligne d’existence?

 

Qu’y a-t-il s’il n’y a rien ?

Des lignes partout, des lignes en tout sens :

les lignes d’existence.

Car qu’est-ce qui existe, si toutes les choses ne sont rien?

Seulement leurs limites.

Car quel

peut bien être le sens

de ses limites que nous traçons partout,

entre ce qui n’existe pas et ce qui n’existe pas,

sinon de tracer la ligne d’une

existence possible ?

–   La ligne du temps : notre existence est successive, comme une trajectoire sauve par la fuite.

–   La ligne des limites : toutes les choses se bornent dans l’espace, selon des interstices où nous traçons nos trajectoires.

–   La ligne de la lumière, que le soleil, fortuitement, pose sur la peau des choses.

–   Les lignes du langage, en un filet, en un réseau qui rend le rien habitable.

–   La ligne de nos mots, qui articule nos trajets en une biographie, un livre que la mémoire peut feuilleter

Si le rien est infini, l’existence est linéaire.

Vivre, c’est écrire.

43 thoughts on “Qu’est-ce qu’une ligne d’existence?

      1. La forme du poème ressemble à mon style personnel, voilà tout… Mais rien à y redire ! J’approuve cette forme, que je trouve des plus exquises 🙂 Que pensez-vous de cette manière d’agencer le texte d’ailleurs ? Ne donne-t-elle pas un style mi argumentatif, mi poétique ? Un subtile équilibre entre les deux sphères de narration.

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      1. Placer ainsi sa marque dans la matière, c’est signifier une chose que l’on ne sera jamais plus… Ce présent continuel qui nous échapper en tout instant… La marque dure en effet… Mais n’est-elle pas par nature “image” de ce que l’on fut jadis. Et donc image d’une chose que l’on ne sera jamais plus… Je sais c’est un peu triste comme point de vue, mais je suis optimiste dans la vie, il ne faut pas se fier aux apparence 🙂

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  1. L’homme est ainsi fait que pour apprécier son existence, il lui faut accepter d’être linéaire. Tout a un commencement, un milieu et une fin, c’est ce qui détermine son passage sur cette terre. En se souvenant que la théorie n’est pas faite pour être appliquée. Le rythme, le battement a sa propre spécificité. Elle impulse la ligne comme un rythme cardiaque et donne au souffle une trajectoire unique.

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  2. Cela me fait penser à ceci :
    vivre, c’est écrire, le dire en ce sens ( directionnel;-)) laisse ouvert sur le réel des choses
    mais dire écrire c’est vivre, dit sans doute autre chose, dans le sens où le réel des choses est recouvert par l’enveloppe, le semblant de l’écrire.
    Belle soirée à vous !

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      1. je voulais dire que les mots, le symbolique c’est du semblant et cela recouvre, enveloppe l’acte d’écrire les choses. Cela met un voile finalement sur le réel des choses. Alors que vivre c’est écrire, ouvre au contraire l’aventure du réel des choses, le met en exergue.
        Mais bon , il me semble ! 😉

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  3. Les lignes qui dessinent notre monde matériel nous rassurent, délimitant des espaces connus, nous offrant un support matériel à nos errances et des réponses à nos interrogations. Elles sont là aussi pour que nous les dépassions et apprenions à nous en affranchir, pour retrouver notre liberté originelle en suivant celle de la lumière plus vite que le temps.

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  4. Je pense donc je suis, non ?
    Ou peut-être Je suis donc je pense.
    Difficile de se départir de ses racines cartésiennes inculquées par certains professeurs très convainquant et tres convaincus…
    Je me sers de ma pensée donc elle existe, puisque j’existe, et même si c’est un rêve, il est si beau que je m’y accroche. Sur la planète il n’y a pas de réverbère ni de baobabs mais juste une rose qui regarde se coucher le soleil en attendant le retour d’un enfant blond. Rien que pour cela, mon esprit existe forcément !

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  5. “Les lignes du langage, en un filet, en un réseau qui rend le rien habitable.”, une ligne admirable pleine de sens.

    Mes mots à tes mots, ton esprit à mon esprit. Nous sommes un réseau traçant une ligne à une but qui n’est rien sauf notre tout.

    Vivre, c’est lire pour écrire.

    Formons-nous maintenant un réseau?

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  6. Merci pour ces quelques lignes qui ne s’en laissent pas conter… ou compter… ?
    Qu’elles fassent de jolies courbes qui ricochent sur la surface de l’eau 🙂

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