Éloge du gris

J’ai cru

le blanc j’ai cru le noir

Ce sont les deux erreurs

opposées et complices.

Car tout est gris

puisque le gris

souvent suffit

à prendre

à rendre

tendre

ici

toutes

les couleurs

comme des cris.

Lui seul dit et relie

Lui seul a mille vies

lui seul écrit la lumière

puisqu’à lui seul il s’étend,

comme le réel, du noir au blanc.

Alors pourquoi tout ce mépris à l’encontre du gris ?

C’est que le gris fait peur comme les cheveux et les cendres des morts.

Chacun, de son talon rageur, écrase toujours le gris, le mégot des couleurs.

Et pourtant plisser les yeux suffit toujours à couler les couleurs dans le gris.

25 thoughts on “Éloge du gris

  1. Après une période plutôt tournée vers le noir (carrelage notamment !), le gris est très tendance ! Maintenant, chaque couleur émet un rayonnement, et peut-être que certaines couleurs que nous ne voyons pas seraient celles de l’harmonie ? Car lorsque la réalité devient cauchemar, ne faut-il pas mieux croire en ses rêves ?

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  2. C’est aussi ça vieillir, non ? Au départ, étaient le blanc et le noir, celui des contes de fées, de la magie, de l’enfance, de l’adolescence aussi avec ses certitudes en contraste. Puis arrive le gris des incertitudes, ce gris qui devrait nous apprendre la tolérance : les gens sont rarement noirs ou blancs, les situations de même, et ce que l’on pensait depuis toujours dichotomique devient gris comme mes cheveux.

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  3. J’aime la couleur, j’ai toujours préféré la couleur, j’ai longtemps rêvé du jour ou je passerai du noir et blanc à la couleur… Comme par obsession, comme dans mes rêves, comme dans la vie… Et puis un jour j’ai rencontré Pascale et puis comme par conséquence Jean Marc, et nous avons parlé de peinture, de sculpture, de littérature, d’amour, de nous… Enfin ils en ont parlé et moi j’ai beaucoup écouté, questionné, cherchant à tirer profit de cette rencontre avec l’univers de la création, à la mélanger à mes envies, mon violoncelle, mon rien de biochimie, mes envies de photographie, de musique plutôt Jazzy, ma soif de connaissance, ma sensibilité et l’absence d’inhibition qui caractérise toujours mes prises de parole ! … A force de conviction, de remises en question, Jean Marc m’a transmis un peu, modestement, de sa passion pour Poussin et une once de son savoir . Surprenant saut dans la couleur ou chacun avec un peu d’éducation, beaucoup de respect et d’attention, peut reconnaître les toiles du Maître ou s’interroger sur certaines… Moi mon fil, c’est le blanc, et une touche de rien de rose, avec toujours une oblique qui se dessine, pour nous rappeler que les lois de la physique et celle de l’art ne font pas forcément bon ménage ou alors uniquement sous son pinceau ! Voila la couleur triomphe et si le gris n’y est point absent, il n’y prend pourtant que peu de reflet… J’aime la vie, cette chimère qui me broie comme tout un chacun, mais c’est en couleur que je la vis, la pense, la souhaite, en rêve encore aujourd’hui…

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  4. Le gris, c’est la sagesse. Cela fait preuve de plus de maturité que la dualité : noir vs. blanc, bien vs. mal, ceux qui sont avec moi vs. ceux qui sont contre moi, … , la mort vs. la vie. Et il y a beaucoup de nuances de gris, cinquante paraîtrait-il ? ceci sans référence romanesque aucune ! Pourtant voir les couleurs de la nature, des êtres et des choses sans cesse. Voir et apprécier les couleurs de la vie, brillantes, intenses, riches. Voilà un de mes voeux les plus importants.

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  5. Bonsoir. Avant que naisse la cendre et sa couleur grise, il avait une matière qui a brûlé. Celle-ci possédait une densité, des couleurs autres. Le gris n’est pas laid, ni anodin. Il nappe parfois le ciel qui nous entoure, l’existence où nous circulons. Après les brumes, les grisailles du matin, le soleil apparaît resplendissant de clarté. Il fait beau! Le gris à l’œil nu et le gris véritable est rarement ce que nous prétendons. Il contient, le gris, plusieurs palettes de teintes à peine perceptibles. Le gris me pousse parfois à l’amertume, à la tristesse, mais après, qu’elle joie j’éprouve, quand le bleu, le rouge, le jaune et d’autres teintes encore emplissent mon esprit et mon cœur. Les couleurs des temps apparaissent, le gris que je vois gris, ne l’est pas, ne le reste pas. Je suis gourmand, j’aime le petits gris escargots ou boisson vin gris, les fromages de chèvre imprégné de levures grises, les saucissons secs vieillis dans la cendre, les viandes séchées où les moisissures grises tirant vers le vert avant le brossage, sont des bactéries utiles à l’équilibre de notre santé, lorsque l’hygiène est préservée et qu’il n’y a pas d’excès. J’essaie tous les jours de voir la vie en rouge, bleu, vert. Je cherche la mine où se cache la matière grise, qui continuera à me donner la force d’espérer, de positiver toujours, d’évoluer vers des tons où les gris seront présents au milieu des autres couleurs dites plus nobles par les coloristes. Bonne fêtes de fin d’année.

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  6. Beau poème ! Oui pourquoi pas le gris, déjà sa douceur de lumière encore un peu voilée pour l’ici, avant la fusion de toutes nos couleurs dans la pure transparence, la blancheur divine de l’infinie paix de Dieu, dont nous pouvons avoir parfois la révélation dès ce monde.

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      1. Non, dans la surprise de l’expérience mystique, Dieu est perçu comme la lumière éclatante, vivante et bienfaisante infiniment, c’est la lumière de pure blancheur, somme de toutes les couleurs, auprès de laquelle toutes les beautés terrestres paraissent bien ternes, y compris ce que nous appelons lumière sur la terre

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  7. L’année 2016 ne sera pas peinte en gris Elle resplendira de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Cette nouvelle année sera, grâce à notre bienveillance à tous, un feu d’artifice d’intelligence, de fraternité et de prise de conscience, où tous les regards emprunts de gris retrouveront l’éclat de la curiosité résistante, tolérante. La perle grise est lumineuse de par ses multiples éclats de couleurs. Bonne et agréable année Monsieur J. P. Galibert, ainsi qu’à tous les lecteurs.

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  8. Gris n’est pas noir, n’est pas blanc non plus… Pour moi gris est la couleur de l’indécision, de l’ambivalence…

    Le temps est gris dehors, les sourires se tournent vers le bas. Temps de réflexion…

    Le texte est noir sur un bloc gris tendre, nuance qui délimite les frontières, pour mettre en évidence le noir…

    Le gris devient force lorsque dans toutes ses nuances, il sert à doser, à délimiter, à pousser à l’introspection, mais lui tout seul, il cherche son complément, sans personnalité.

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