Dans un désert, tout est égal : rien ne s’y remarque. Pour moi, un désert n’est ni un endroit sans humain, ni un lieu sans vie.. C’est bien souvent un lieu très plein, et même plein de gens : une foule, en un sens, est un désert, parce que personne n’en ressort. Si tout à coup, je vois quelqu’un, il se découpe sur un fond, et il n’y a plus de foule. La foule, c’est quand chacun n’est qu’un point, comme un grain de sable dans le désert. Tout, alors, fait motif. Tout se fond, se noie dans le désert. Autant que Malevich, Pollock peint des déserts. Parce que chez lui, il y a trop de tout. Le vide est le plein sont également déserts. Ce qui ne l’est pas, c’est la forme, la silhouette, qui troue un fond pour délimiter un sujet. Or le désert, c’est quand le sujet et l’objet, las de s’opposer, se fondent un peu dans le grand fond. Sombre-t-on dans l’amour comme dans le sommeil ? C’est tout un, c’est commun, je vous souhaite bien des déserts. Et vous, qu’entendez-vous par désert ?
Il est des déserts mystérieux
Dont l’oubli vorace
Glace le sang de milles feux,
La vie en disgrâce!
Ces lieux souffrent l’eau mortifère
Sous le soleil noir
Et brûlent l’ombre lucifère,
La nuit sans espoir.
Cet attrait grisant l’hérésie
Efface la crainte
Des âmes, en mal d’amnésie,
Prêtes à l’étreinte.
Alors l’assoiffé dans l’épreuve
Succombe au désir
Tel le serpent cherchant peau neuve
Pour muer de plaisir.
Si cela peut guérir le mal,
Un temps purgatoire.
La saveur du lait baptismal
Régénèrera la mémoire.
Que la grâce se renouvelle!
Le juste est en droit
De croire en tous, l’échappée belle
Des pires endroits.
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A mes yeux l’hérésie n’a rien de maléfique:
Ce sont des gens fort croyants et bien souvent fort fidèles aux fondateurs,
mais ils étaient trop honnêtes pour rester vivant longtemps…
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Il manque un ‘e’ au premier ‘foule’. Désert, mer, ciel étoilé, vaste étendue recouverte de neige, tout cela nous permet de mieux voir ce qu’il y a en nous, de faire silence, d’observer au-delà des dunes, des vagues, au travers de nous.
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Le désert serait miroir?
ou mis pour un regard qui nous transperce,
ouvert sur les infinis qui sont derrière nous? Très suggestif, en tout cas…
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oups, il manque plutôt un ‘e’ au ‘une’ devant le premier ‘foule’.
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C’est corrigé: merci beaucoup!
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c’est si juste
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Merci
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Pour moi, le désert, qu’il soit géographique ou intérieur représente un cheminement spirituel.
C’est dans cette « traversée du désert », qui évoque des moments de difficultés, voire de solitude, que Dieu se révèle et parle au cœur.
Le désert peut être source de renouveau.
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Mais alors ne faut-il pas que ce chemin soit infini?
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Le désert, je savais ce que c’était avant d’en vouloir donner ma définition. Peut-être pas âme qui vive (même pas la mienne), que ce soit dans le vide ou le plein. J’aime bien votre blog, il me fait réfléchir sur ce que je mets dans les mots. Ils se fluidifient et prennent d’autres formes.
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fluidifier les mots, cela me plait bien comme idée, merci!
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Le désert pour moi c’est lorsque tout se confond, que rien ne se distingue particulièrement et comme vous le dites si bien même s’il y a plein de personnes autour de moi.
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Tout se confond,
tout se fond,
tout fond,
c’est le
fond
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Midi. Sépulture des ombres. S’y couler, tenter de s’en saisir pour retrouver l’illusion du vivre.
Mon regard se perd à l’horizon, m’absorbant dans sa disparition.
Fondu coulé dans le paysage, émerge ce sentiment d’être qu’offrent les naufrages.
La nuit viendra donner forme à ce que l’embrasement avait soustrait à l’entendement.
Minuit. Je ne saurais déserter ce territoire sans frontière.
Je reste à mon désert.
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J’aime beaucoup ce moment que vous évoquez.
En particulier
“ce sentiment d’être qu’offrent les naufrages”
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Un jour, je marchais dans le désert, un lit de rivière asséchée dans le Sinaï, et à chaque virage, je m’attendais à trouver quelque chose, ou à rencontrer quelqu’un, ou je désirais avoir une solution aux questions qui me tracassaient à ce moment-là… Bien entendu, je n’ai ni trouvé ni rencontré ni solutionné; c’était le désert après tout. Je n’étais pas déçu pourtant. Je venais d’apprendre qu’il n’est pas nécessaire de se déplacer pour remplir le vide qui est en soi.
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Excellente idée: le désert serait-il
vu notre vacuité
le lieu le plus propice à notre osmose
avec le monde?
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Oh, quelquefois, dans ma tête, c’est la jungle aussi…
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Imaginez six milliard de têtes…
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En effet, ça fait touffu… Mais six milliards de têtes pleines de déserts… c’est vaste comme l’univers, non?
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Cela ferait penser à l’âme d’Averroès, faite de toutes les âmes.
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