Si construire est un bien, si détruire est un mal, comment comprendre que nos sociétés semblent autant hésiter ?
Depuis que l’homme a su cuire de l’argile pour entasser des briques, il n’a eu de cesse de bâtir des tours. Depuis Babel, chaque puissance a voulu s’ériger, pour défier toutes les autres, et monter vers le ciel, pour défier les dieux. Manhattan a été le symbole du capitalisme. Je crains, hélas que le symbole de l’hypercapitalisme soit la chute spectaculaire des tours, soit sous la forme hypermédiatique du World Trade Center, soit sous la forme à la fois filmique et personnelle du saut dans le vide. Nous sommes passés de Superman, qui s’envolait de tour en tour, à Mad Men, dont le personnage, à chaque générique, chute au ralenti, et s’écrase au sol. Il y a là une injonction fondamentale, que chacun enregistre et perçoit à juste titre comme une loi fondatrice de notre société. Lorsque je me tue, je ne fais qu’obéir à la nouvelle règle du profit maximal, qui ne me demande plus de conquérir des marchés, mais de disparaitre.
Certes, il est toujours plus facile de détruire que de construire. C’est une pente, un engrenage. Ainsi, avec le suicide, comme avec la guerre, il y a toujours un risque de contagion. Il y a une fascination des images de mort violente, et chacun trouve en soi les mêmes raisons de mourir : L’âge, ou le chômage, qui vous privent de tout emploi possible ; la publicité, les séries, les jeux, la pornographie, qui multiplient les images de ce que vous ne serez jamais. L’indifférence sociale organisée, le mépris technocratique des citoyens ou des usagers, la décrédibilisation générale du politique, l’affaiblissement des pratiques religieuses et le relâchement des liens familiaux qui vous privent peu à peu des refuges et des espoirs que d’autres générations pouvaient entretenir. Et pour vous achever, tous les recours artificiels -et si rentables- aux les drogues, alcools, antidépresseurs, sont en eux-mêmes de nouvelles manières d’assurer à terme votre propre mort.
Si nous refusions de nous tuer, si nous refusions de détruire, l’hypercapitalisme serait condamné. Et il le sait bien. C’est pourquoi il nous pousse, de toutes ses forces, vers la guerre et le suicide, avec une énergie suspecte et sans doute désespérée. Notre mort est sa dernière chance, puisque notre existence serait sa mort.
construire de l’indestructible… on aura plus de temps pour la contemplation passive… le rêve………………………….
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L’idée est séduisante.
ancestrale, hiératique,
mais d’avenir peut-être…
Comment l’entendez-vous?
Des cathédrales?
Des oeuvres?
Des livres?
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Quand les gens n’auront plus la possibilité d’acheter le superflu, alors le capitalisme ne pourra vivre qu’entre riches, et comme il y aura de plus en plus de riches qui en voudront de plus, ils vont créer la lutte des classes, mais des classes défavorisées. La lutte des classes se fera entre plus pauvres et moins pauvres…. Car les moins pauvres ne voudront plus payer pour les plus pauvres… Et les riches ne veulent en tout cas pas payer pour les pauvres.
Exemple en Suisse pour les prochaines votations de mars.
Il est question de voter “pour les familles” afin que ces dernières n’aient plus besoin de payer des impôts sur ce qu’ils touchent comme subsides sur les enfants. Un très beau projet en soi. Mais qui va en bénéficier?
La classe moyenne qui touche dès 150’000 chf par année et pourront déduire près de 1’500 chf par année
La classe “moyenne pauvre”, qui touche 70’000 chf par année ne pourra rien déduire.
Manque à gagner pour la confédération: près de 1 milliard de chf
A méditer!
Gene
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méditons..
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des enfants solides dans leur tête…
des abris-coccon… simples pour les y mettre…
des oeuvres… inspirantes
des livres, bien sur ! plein de pensées sereines… indestructibles
des rêves…………………
j’adore les cathédrales… mais à quoi servent-elles encore ??? à rêver d’un monde meilleur… peut-être !!!
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Au Mans, un projet de nouvelle zone va encore détruire des champs et espaces ruraux. Fuite en avant du système marchand, plébiscité par la majorité, tandis que meurt le centre, et les quartiers. Le monde, toute catégorie confondue approuve cette destruction de ce qu’ils considèrent comme inutile, mais adorent les bouchons, leurs autos, et les néons qui brillent. La consommation comme étant du grand art. Par contre, il n’y a plus de voisins, de proches, de commerces de proximité. Ce qui se passe au niveau local préfigure de ce qui se passera au niveau global, entre les superpuissances en concurrence. Restera-t-il un brin de terre arable ? de terre vivante qui alternativement vit et meurt ? remarquez, si cette planète n’est plus qu’une terre de robots immortels, on la quittera sans regret …
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Mais non!
elle et à nous!
c’est l’ypercapitalisme
et son cortège de destructions
et de pollutions rentables
qui doit disparaître
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Oui, mais il est alimenté par une masse qui y trouve aussi ce qu’elle croit être son intérêt. ne sait on plus où est l’intérêt d’une vie ? ou de la vie , plus simplement ? C’est la question de l’esclavage, du conditionnement, par les méchants, qui jouissent de cette servitude qu’ils imposent , comme des démiurges. Comme on “possède” quelqu’un .
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Pour obéir à un ordre,
il faut le comprendre.
Et si on le comprend,
on peut désobeir…
Qu’en pensez-vous?
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j’en pense qu’il y a un grand désordre 🙂
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Mental ou dans les esprits.
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A nous d’inventer la suite…
de proposer des
passages
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Oui , tout à fait.
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c’est pourquoi la question essentielle revient à poser la question morale, du bien et du mal, de la connaissance de la vie et de la mort. Elle est également liée à l’idée de la “fin” . Comme le monde se rassure en pensant qu’après eux, il n’y a plus rien… L’heure est au profit maximal .
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Reblogged this on Paul Karam Kassab.
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merci beaucoup!
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sans vouloir encombrer votre blog, juste un mot. si nous aimons les nôtres, c’est aussi parce que nous nous savons mortels, en espérant se revoir pour toujours.
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Le propre , le pire d’un ordre donné suivi d’une obéissance aveugle que cet ordre soit compris ou non ….Le propre du militaire ? ( entre autre , à mon avis bien sur )
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J’en veux plus à celui qui commande
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La societe actuelle a develope une forme de vie base sur l’excess de production et consommation concernant les produits non necessaires. Le model d’hypermaterialisme, considere comme la cle de la reussite, conditionne tous les aspects de la vie quotidienne de l’homme. Ce phenomene pousse l’etre human a continuellement s’inquieter, s’agiter pour des choses materielles et a negliger la chose necessaire, cette chose en l’etre human qui ne lui sera jamais ote.
“Si nous refusions de nous tuer, si nous refusions de détruire, l’hypercapitalisme serait condamné”. Ce serait par manque de connaissance ou d’information que la destruction et le suicide pour certains est devenu la solution palpable aux problemes. L’ypercapitalisme et ses agents tels que la nouvelle forme de publicite envahissante et hypnotisante, ont reussi a captiver les ames fragiles et les engrenner dans un systeme de vie qui pousserait l’etre humain au stress, suicide, et a la destruction. L’hypercapitalisme ne connait presque pas de consideration de la valeur humaine, ou encore le respect du genre human, tout ce qui compterait serait l’hyperproduction. L’homme est considere comme un outil pour l’enrichissement sans scrupule des autres.
En passant, je trouve tes idees riches et logiques… j’aime tes pensees.
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Merci, et à bientôt
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Le postulat de départ est à mon sens n’a rien d’évident : la destruction peut-être une bonne chose et la construction, son pendant malfaisant.
Les ostéoclastes détruisent les vieilles cellules de l’os pour laisser la place à la genèse de tissu jeune et plus solide.
La construction de la verrue Beaubourg fut un mal certain pour l’harmonie architecturale de Paris.
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L’artisan qui jette la vieille fenêtre pour la remplacer ne détruit rien: il bâtit, tout simplement.
Quant à Beaubourg, à mon avis vous confondez le laid et le mal. Si ous admettez que Beaubourg ne fait de mal à personne, je vous concède que la bâtisse n’est pas très belle. Mais c’est en cela, précisément, qu’elle se motive: elle est apte par là à accueillir, faire connaitre et finalement symboliser l’art actuel, qui, que cela nous aise ou non, n’exige plus la beauté. C’est parce qu’il est laid que Beaubourg est de l’art.
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Le couple construction/destruction est comme celui des acides/bases, l’un ne va pas sans l’autre, c´est inéluctable, toute chose est périssable et c’est la société schizophrène hypercapitaliste qui adore vendre des produits très périssables et en même temps recherche l’allongement de la vie et rendre impérissable ce qui doit le rester…
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Sauf la vie humaine: elle n’est pas réversible
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On peut construire aussi pour le bien des personnes et finalement faire le mal… centrales nucléaires bétonnées aux déchets ingérables pour fournir en électricité un maximum de personnes (et pas qu’une caste) pour leur confort et leur sécurité (rues éclairées la nuit).
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Dans votre exemple, c’est l’électricité qui est bien, pas le nucléaire.
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Jeaninelu ecrit :”L’homme est considéré comme un outil pour l’enrichissement sans scrupule des autres.”
L’enseignant est bien un outil pour l’enrichissement sans scrupule des jeunes…
Finalement, l’enrichissement par l’argent est mal et par le savoir est bien… il s’agit bien de valeurs arbitraires éthiques.
Là, je fais l’avocat du diable…
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à elle de répondre…
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L’électricité est “bien” et pas le nucléaire, bien entendu mais il faut bien passer par le second pour distribuer le premier au plus grand nombre ! Et donc, construire du “mal” pour faire du “bien”.
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Je comprends, même si je ne partage pas.
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Vie réversible… je n’ai rien évoqué de tel…
Avec les recherches sur le compte à rebours cellulaire ou toutes les manipulations médicales afin de rester “jeune” (chirurgie esthétique, GPA à 60 ans,…), on recherche l’immortalité ou en tous les cas, repousser la destruction finale de chaque organisme.
Il y a eu genèse, construction mais on ne veut pas de la destruction alors qu’elles vont de paire !!!
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L’artisan détruit forcément, pour remplacer la fenêtre, ne serait-ce que l’encadrement, la feuillure, le seuil,… puis on rebâtit.
Et Beaubourg est effectivement laid mais fait aussi de mal, mal aux yeux des observateurs qui n’ont jamais demandé ce type de construction et mal à Paris qui s’enlaidit toujours davantage.
L’art n’a rien à faire du laid, l’art doit exalter l’humain et ses valeurs, ses sentiments.
Ce qui est laid n’est pas de l’art, juste du rebus.
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Mais c’est l’art qui décide ce qui est de l’art ou non.
Bien des gens trouvaient fort laides les demoiselles d’Avignon par Picasso,
mais c’est Picasso, et ses pairs, qui décident de ce que tout le monde finira par juger beau…
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Les demoiselles de Picasso sont toujours aussi laides pour de nombreuses personnes adorant la peinture dont je fais partie.
Je leur préfère largement les demoiselles que peignait Fragonard par exemple.
Ce n’est pas à l’art de décider mais à celui qui reçoit l’œuvre et le message me semble-t-il…
Sinon, ceux qui décident de ce qui est beau (c’est-à-dire ce qui se vend…), ce sont les marchands d’art, et même pas l’artiste !
Quelqu’un comme Jean Clair l’explique très bien (cf. Entre autres, “L’hiver de la Culture”).
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Si vous prenez des exemples de beau,
vous allez prendre des oeuvres.
Ce sont les artistes
qui ont faconné
le beau
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– “Je crains, hélas que le symbole de l’hypercapitalisme soit la chute spectaculaire des tours.”
Symboliquement, la séquence complète, de 2001 à nos jours, pourrait également illustrer la translation du dual vers l’unique…
– “le chômage, qui vous [prive] de tout emploi possible”
Faut-il pleurer la fin de “l’emploi” ?
– “tous les recours artificiels -et si rentables- aux […] drogues”
Est-ce à dire que vous concevez qu’il est des recours artificiels aux drogues, et qu’il en est d’autres ? Ou tout type d’utilisation de drogues vous paraît-il en soi artificiel ? Puis-je vous demander, sans que vous ne preniez la mouche, et sans vous inviter à vous dévoiler plus que de raison, quelle est votre expérience des drogues ? Certaines drogues ne stimulent-elles pas l’imagination, clé de la perception – ou, en tous cas, d’une certaine compéhension – du réel, à vous lire par ailleurs ?
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