VRAC

Se pourrait-il qu’entre les choses il n’y ait aucun rapport ? Que les relations viennent à manquer, qu’il n’y ait plus de lien ?

Se pourrait-il tout simplement qu’il n’y ait aucune relation ? Des choses éparses. D’ailleurs, la chose même est elle encore une ? Ou bien est-elle devenue plurale ? La fourmilière, c’est toutes les brindilles, toutes les galeries, et toutes les fourmis. En ce sens, toute chose est une ville. Il y a simplement longtemps qu’une ville n’est pas plus ici qu’ailleurs, mais au centre d’un espace propre, qu’elle occupe tout entier, et qui n’a guère de rapport avec quoi que ce soit d’autre. Combien, dans une même ville déjà, de plans de réalités qui s’ignorent absolument ?

C’est cela, la grande relation, omniprésente partout où il n’y a aucune relation : l’ignorance. Volontaire, mutuelle, réciproque, absolue, l’ignorance est devenue la seule loi des mondes sans loi. Le monde a éclaté en plans de réalité qui s’ignorent.

Porte-avions, gare, concert : la ville mobile relève d’un espace quelle révèle. Un espace discontinu, où les places du néant n’empêchent pas plus d’exister que les lignes d’existence n’obligent à être. Un espace authentiquement libéral, où chaque existence est enfin parfaitement indifférente à chaque autre.

Si tout est sans lien, comment le dire?

21 thoughts on “VRAC

  1. Comment dire qu’il n’y a pas de lien ? En créant le lien ? ! …. Facile à dire mais pas facile à taire 😉

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  2. Un grand tout universel formé par l’absence de liens ? Ce serait un peu chaotique, ne serait-ce qu’à l’échelle d’une fourmilière… non ?

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      1. Le géographe s’efforce d’expliquer la formation du paysage, il essaie de rendre compte de l’organisation humaine sur un territoire. L’historien reconstitue la logique des actions humaines au cours du temps, l’économiste explique comment s’organise la relation entre l’homme et la nature et recherche la logique qui préside aux échanges entre les hommes. L’écologie rend compte de l’organisation du vivant en un tout organique animé par ses contradictions internes. Toute science comprend son objet comme un tout organisé selon des processus et des liens causaux.
        Renoncer à l’idée d’une cohérence du monde, c’est se condamner à l’impuissance. C’est pourquoi je pense que vous devriez vous ressaisir et faire la part de ce qui relève du choix esthétique, du jeu avec les images, de la part de fantaisie qui aide à vivre et d’autre part le monde, sa réalité et sa logique. Autrement vous risquez d’être très mal compris (il me semble d’ailleurs que vous êtes souvent très mal compris).

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        1. J’insiste simplement sur le fait qu’il n’y a pas de raison pour qu’il y ait un ordre du monde.
          Sinon, sur nos besoins en la matière, et les méthodes pour les satisfaire, vous avez largement raison.
          comme sur les problèmes de compréhension. Vous le suggérez le texte suivant, merci à vous.

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  3. L’indifférence, est pire que la saine colère ? La paix ne vient pas de l’indifférence et encore moins de la colère ( je sais car je suis très en colère), elle vient du lien et vous avez raison le lien est parti. Comment le rattraper ? Comment le renouer ? Pourtant dans un écosystème tout est lié et que l’on le veuille ou non nous sommes tous reliés et dépendants des autres. La question est plutôt comment devenir conscient de ces liens?

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      1. En créant le lien on met en évidence sa non existence, il n’y a qu’à voir comment les gens régissent lorsqu’on fait attention à eux, je suis toujours étonnée de la puissance de gestes qui me paraissent pourtant naturel et simples. Là je vois à quel point les gens manquent de ces gestes… Alors pour mettre en évidence ce manque créons et multiplions nos liens, nos gestes, nos attentions à l’autre…

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      2. Ce n’est pas qu’un besoin : c’est une réalité physique (les physiciens commencent à le savoir mais ne veulent pas non plus en accepter les conséquences) dont nous sommes inconscients mais “nous nous bouchons les oreilles et nous nous fermons les yeux” car en fait elle nous fait peur. Nous avons peur de l’autre, de la “non existence” de soi provoquée par l'”existence de l’autre”. En tout cas je peux le remarquer pour moi alors que je sais bien intellectuellement que c’est le contraire. Le soi est renforcé par celui des autres.

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  4. Pour mieux cerner un sujet, je recherche toujour son opposé. ainsi je peux plus facilement comprendre la situation. La relation entre les choses opposées sont révélantes tout comme votre article. Entre centre et périphérie il y a des convergeances. Un hazard ou un causalité recherchée.
    Un hors-sujet bien à propos je dirais de façon Irréaliste.

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  5. L’individualisme accompagné d’avoir de nombreux amis, était un signe ‘de reconnaissance’ pour beaucoup. La mentalité individualiste reconnait enfin que NOUS AVONS BESOIN DES AUTRES mais elle reste très ambivalente, la peur d’être envahit, dérangé, etc, reste ‘en force’.

    Mais … sur 20 invitations pour ^samedi prochain’ combien seraient susceptibles de nous plaire ? Ne va-on pas se dire très vite, haaaa non, je ne veux pas aller ni là ni là ni là ni là car il n’y aura pas suffisamment de ceci ou trop de cela, non ? 🙂

    Qu’est-ce qui est rassembleur ? Le foot … le sexe … l’argent … et en premier le besoin des uns et des autres pour ‘une cause commune’ . Plus la ’cause commune’ fait partie de notre ‘survie’, de manger à notre faim, plus les gouts artistiques des uns et des autres perdent de l’importance …

    Comme nous n’avions plus du tout besoin des uns et des autres pour ‘survivre’, nous n’avons peut-être pas réaliser suffisamment tot que nous en avions besoin pour simplement … vivre ?

    Généralement, la roue tourne ! Comme ne pas avoir de très nombreux amis n’est plus considéré comme ‘une tare’, une inadaptation sociale, petit à petit nous ‘cassons’ certains ‘murs’ … on réapprend en tout premier à communiquer avec des personnes différentes de nous … différentes et proches de nous. Car paradoxalement, l’individualisme s’est souvent ouvre ‘aux autres’ … c’est à dire aux autres de cultures très, très différentes …

    L’orgueil de se penser mieux que d’autres car ‘on a tel gout’, le mépris envers ‘ceux qui’ a peut-être joué un rôle, non ?
    La non possibilité de dire ‘je suis seule’, je t’invite …

    Et bon, la TV , puis Internet … les voitures … les changements fréquents de lieux de travail, de lieux d’habitation, les familles plus petites ont certainement joué un certain role à l’isolement de beaucoup.

    Mais de plus en plus de personne réagissent non ? C’est en fait tout tout simple d’inviter une personne pour une boisson mais, le faisons-nous ?

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