Etes-vous contradictoire ?

Etes-vous un, ou bien contradictoire ?

Et au-delà de vous, y a-t-il des choses contradictoires, ou bien peut-on tout unir ?

Les deux sans doute, si la contradiction n’empêche en rien l’existence, comme l’indique la souffrance.

Et si exister était précisément cela : être attaché à son contraire ?

Pourquoi désirons-nous à ce point une existence pleine, sinon parce que la notre est si vide qu’elle ne brille précisément que par sa vacuité ?

Quelle autre beauté possible qu’une certaine qualité de l’absence, que des tons dans le silence, des variations dans les formes de l’inexistence ?

Le vide a ses tonalités, et je m’y reconnais.

Ainsi faut-il beaucoup de rien pour faire un monde, riche de tous les contraires et plein de tous les vides.

14 thoughts on “Etes-vous contradictoire ?

  1. Etes-vous un, ou bien contradictoire ?
    Je suis deux demi cerveaux soumis aux normes des règles amenuisantes, qui font un sans convaincre l’autre. Je suis deux cerveaux certains d’être plus que moi, sachant se réduire à une unité humaine.
    Et au-delà de vous, y a-t-il des choses contradictoires, ou bien peut-on tout unir ?
    Mes miroirs externes renvoient des images tentatrices qui se confrontent à mes miroirs internes. Chaque instant est occasion de choix, contraignant et libérant l’image que je crois être la mienne.
    Les deux sans doute, si la contradiction n’empêche en rien l’existence, comme l’indique la souffrance.
    Deux miroirs internes, soignants, deux miroirs externes, quêtant, afin de réaliser un volume à penser, dans lequel se côtoient sérénité, souffrance, bien-être, malheur, recherche.
    Et si exister était précisément cela : être attaché à son contraire ?
    Ensemble les contraires se construisent, formant la chair au fil du temps, modelant l’esprit aux fils des temps.
    Pourquoi désirons-nous à ce point une existence pleine, sinon parce que la notre est si vide qu’elle ne brille précisément que par sa vacuité ?
    En son centre convergent toutes les images qui se mêlent aux sensations charnelles, aux émotions courantes, aux sentiments abstraits.
    Quelle autre beauté possible qu’une certaine qualité de l’absence, que des tons dans le silence, des variations dans les formes de l’inexistence ?
    En leurs seins, je me repose, me recompose et envisage l’ensuite.
    Le vide a ses tonalités, et je m’y reconnais.
    Renaissant de ces turbulences extérieures et intérieures, je me redresse, corps vivant curieux de la confrontation aux suites à venir.
    Ainsi faut-il beaucoup de rien pour faire un monde, riche de tous les contraires et plein de tous les vides.

    Merci.

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    1. Soy muy contradictorio. Sospecho que, como humano, fruto de una unidad imposible, entre mamífero y racional. De ahí el vacío (espacio intermedio, inexistencia) y el movimiento errático, mercurial, abismal. Gracias a ambos, Jean-Paul e Yves por compartir vuestra búsqueda.

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  2. Peut-être vais-je m’embourber dans un piège réflexif dont je ne pourrais me dépêtrer mais prenons le risque :

    Tout d’abord j’aime l’idée d’une nuance entre contraire et contradictoire.
    Le contraire serait l’opposé de l’autre; vivre/mourir, Aimer/Haïr ;
    quant au contradictoire il serait davantage la négation; existence/non-existence.
    Même si cela peut paraître farfelu du point de vue du réel, ça se tient. Vous pointez d’ailleurs la notion d’inexistence, qui ne rejoint nullement le fait d’être mort. Voilà pour ceci.
    Mais je dois admettre que cette réflexion me donne du fil à retordre quant à d’autres concept comme le bonheur ou la douleur, le savoir et l’ignorance… J’y réfléchis activement.

    Ensuite, partant de ce postulat, je trouve la contradiction plus subtile et plus complète également, moins manichéenne au quotidien.
    Plus subtile car la contradiction peut s’étendre sur un continuum de la négation.
    Pour revenir sur le second exemple pris pour Le contraire, du point de vue de la contradiction cela donnerait : Amour/Manque d’amour, Absence d’amour…
    Mais contraire et contradictoire sont éminemment liés. L’existence subirait les contraires, l’être les contradictions ? Ce n’est qu’une remarque qui m’est venue en écrivant.

    Nous disons “vivre avec le poids de SES contradictions”.
    Me concernant, c’est un sujet qui me passionne. Je mets un point d’orgue à vivre et vouloir vivre sous le poids de mes contradictions qui s’étendent de l’intérieur à l’extérieur de moi. C’est une posture “philosophique” qui me permet beaucoup de choses comme l’inter-compréhension de soi et de l’Autre, elle permet le dialogue complexe entre soi, l’Autre et le monde car elle anime le fait d’aller vers, de multiplier les points de vue.
    C’est alors faire état d’une complexité, qui pour moi a davantage la saveur de ce qui est.
    C’est également essayer de s’atteler à l’entièreté donc à la diversité. Il s’agit d’une prise de risque constante. Un risque de ne plus se comprendre soi, un risque d’avancer par petits pas, de reculer même. Mais tout ça n’est-il pas pour mieux se découvrir ?
    Alors la contradiction serait un sentier vers l’unité. La prise de conscience et la culture volontaire des/de ses contractions s’avèrent alors nécessaire pour être un, je préfère le terme entier, et entièreté à unité.
    La contradiction est alors construction de soi par soi car elle dépose l’être au pied du mur de son devenir, de son libre-arbitre, de ses différentes luttes et différentes quêtes.
    Voilà comment je vois le fait d’être contradictoire et voilà comment je décris mon impression (impression seulement) de vivre.

    Je m’arrête là, cela paraît quelque peu confus et incomplet, j’espère avoir réussir à me faire comprendre un minimum
    Merci encore pour cette belle réflexion !

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  3. J’ai cliqué sur “laisser un commentaire” avant d’avoir terminé !
    Je suis pleine de contradiction et j’en suis consciente et elle me font souffrir. Je ne sais pas si c’est le chemin vers la complétude. Mon cerveau est trop complexe c’est un système formel inconsistant et incomplet CF Kurt Gödel. Je plaisante ! Peut-être pas beaucoup !

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  4. mes vides sont ils les pleins de quelqu’un d’autre ? y a t il en mon sein contradiction ? dérivation de l’existence brute sans l’accord des parties ?
    mais si je persiste en mon être, n’y a t il pas plutot dialogie à faire ? sinon comment ai je survécu jusqu’alors ? pouvoir unir ce qui serait absolument contradictoire, il y a un troisième terme rassemblant ce que ma nature accepterait si je n’avais pas à être “raisonnable” .
    n’est ce pas la pression sociale qui rassemble mes contradictions ? les moules, les agglutine ? une force gravitationelle qui broie les contradictions, du moins en façade. un faux semblant?
    la souffrance est elle une déchirure pour couper l’être en deux ? le faire exister cet être déchiré, dans deux modes / mondes ? l’un ne pouvant exister dans l’autre ? ne serait ce pas de la mauvaise foi dans ce cas là ? oublier une partie de moi quand je ne suis pas l’autre ? est ce possible, ?
    une existence vide ? c’est donc oublier l’évènement que je vis (au présent) ? et faire comme si il n’avait pas eu lieu, oui, ça peut être la naisance de la contradiction, non ?
    s’oublier pour vivre ? s’oublier pour exister ? est ce possible ?
    action de parler contre … si il y a contradiction, elle n’est révélé que par la présence de l’autre (devenu juge) et le fait que cette autre le mentionne, témoin de mes contradictions … mais moi même pui je juger mes contradictions ou les révéler ou me les révéler ?
    l’autre, son existence m’engage à une dialectique dans mes contradictions.
    sommes nous si fragmenté ?
    chacun dans l’existence a plutot tendance à réunir ses contraires pour les dépasser (un “arrangement ” de la réalité, ) et en faire une richesse dans le monde, sauf certains qui arrive pleinement à exister dans leur contradiction, mais peuvent ils réellement être dans le monde. l’impossibilité d’une dialogie ne condamne t il pas à une inexistence, une illusion flagrante. cette illusion acceptée et fragmentée n’est elle pas dangereuse à l’existence, encore plus en société, je doute qu’elle soit longtemps possible.
    le vide n’est il pas l’impossibilité d’accorder les contraires, le non effort de la raison à lier les contraires, en faire la synthèse ? une sorte d’enfant qui ne voudrait pas de la logique, une vie dans l’imaginaire, peut être le surréalisme ? je ne sais pas …

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  5. Parler du vide de soi dans le monde virtuel, c’est presque un comble!
    Doit-on confondre contradiction et ambivalence?
    Doit on différencier la notion du vide de celle du déni?
    Peut-être n’est-il pas indispensable de chercher la contradiction pour exister, mais cette notion de contradiction me parait indissociable des rapports sociaux. Sans contradiction, plus de dialogue, mais une coexistence de monologues stériles. Donc vides.
    La contradiction sert donc à exister au milieu des autres, mais ne serait en aucun cas indispensable pour l’ermite. Lui connait le vide, il sait en déceler chaque nuance car il n’a pas besoin de confronter ce qu’il voit au filtre du regard d’autrui qui, en disant son appréciation, fait disparaître les variations que l’ermite aurait pu élaborer.

    Les inuits ont, je crois, 40 mots pour définir la neige selon sa nature précise. Et nous, avec notre regard inhabitué, nous ne serions même pas en mesure d’en percevoir la richesse. Ils n’ont pas eu à se contredire pour atteindre ce niveau de précision, leur immersion totale s’est chargée de révéler cette évidence; s’ils se confrontent à notre regard, ils devront “lisser” le nuancier pour nous rendre cette perception accessible.
    Peut-être faut-il être confronté au vide de manière implacable pour que sa richesse devienne une évidence, que nous ne sommes pas aptes à appréhender lorsque le tumulte extérieur nous phagocyte l’esprit.

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