Faites-vous partie de la classe oeuvrière ?

Et si la classe ouvrière était en train d’être remplacée par la classe oeuvrière, une nouvelle classe productive, exploitée et susceptible de devenir la nouvelle masse critique ? Combien de lieux ouvriers, après avoir été abandonnés,  se voient-ils repris, réinvestis, réinventés par des hommes et femmes de théâtre, de culture, de création ? Les ateliers changent de mains, à peine de fonction. La condition de ceux qui font des œuvres, la condition oeuvrière est en passe de devenir aussi importante et critique que l’ancienne condition ouvrière.

Et si elle était l’avenir de notre continent ? Que pourrait bien produire l’Europe, si tout, ou presque est produit, pour moins cher, dans d’autres continents ? Faut-il rêver d’un continent central par son commerce et sa production d’armes, ou bien accepter de devenir le continent du spectacle, par une alliance entre le tourisme, le luxe, le cinéma et le patrimoine ? Mais quelle classe nouvelle produit l’ensemble des facettes de tous les spectacles? L’Europe qui vient aura besoin d’un nombre sans précédent de créateurs, ingénieurs, artistes et blogueurs. Il ne leur est plus demandé d’être la marge, le décor et les confins, mais d’assumer le plus gros et le plus direct des travaux productifs, puisqu’il s’agit de devenir le spectacle du monde.

Si vous êtes diplômés mais peu payés, créatifs, mais toujours supplétifs, si vous êtes inventeurs, bricoleurs, monteurs, à un titre ou à un autre agent de création, opérateur d’une des faces du spectacle, vous êtes, sans le savoir peut-être, ou sans l’assumer encore, un membre de la nouvelle classe oeuvrière.

24 thoughts on “Faites-vous partie de la classe oeuvrière ?

  1. Point de vue original comme souvent sur votre blog.
    Mais doit-on le percevoir comme positif ou cette vision de l’avenir vous dérange-t-elle ?
    Pour ma part, cette idée de secteur tertiaire hyper-développé et de société du spectacle qui nous cannibalise (cf. Baudrillard) m’énerve profondément. Je souhaite de tout coeur et je ferais tout ce qui est dans mes possibilités pour que l’homme occidental ne devienne jamais l’homme festif de Muray.
    La classe ouvrière doit perdurer, la classe ouevrière doit être limitée afin que la liberté humaine ne se réduise pas à une liberté de consommateur (cf. Lasch), la culture de masse étant le symptôme majeur d’une acculturation imminente des sociétés modernes, acculturation en fait déjà bien avancée je le crains…

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  2. A mon humble Avis nous y sommes en plein. C’est une vision originale et lucide. Le systeme a pousse la repartition des taches a son paroxysme…(DSL pour l’accentuation, j’utilise un clavier virtuel anglophone)
    Bonne continuation

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  3. A l’instant même où cette classe “oeuvrière” deviendra ce que vous décrivez elle cessera d’exister. L’oeuvre ne peut-être de par son essence même résumée à du merchandising ou à du tourisme, il faudra donc un nouveau terme pour qualifier cette nouvelle catégorité de “production commerciale à fins de tourisme et de loisirs culturels”.

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  4. Je ne vois ce qui gène dans ce que vous décrivez ni plus ni moins comme une “récup” des lieux de production. Lieux d’une production vers une autre : oui, l’idée est bonne. Une sorte de recyclage.

    A savoir si cela dessine les contours d’une nouvelle classe…

    Un point est sûr, pourtant : la classe ouvrière disparait de la Culture !

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  5. Effectivement l’art peut divertir, mais son but est d’interroger, de bousculer… Dès qu’il est conditionné à une demande purement marketing, il perd son essence même. Alors oui, notre continent peut devenir un “bastion” d’artistes, mais s’il est reconnu comme le “spectacle du monde”, la créativité sera bridée, l’interrogation aseptisée… A moins que le monde et leurs dirigeants ne soient prêts à prendre le risque de voir l’interrogation et l’esprit de liberté s’emparer des spectateurs… 😉
    La classe oeuvrière existe depuis toujours et est peu reconnue, à part pour quelques uns qui ont tirés leur épingle du jeu et arrivent à en vivre. Pour la plupart, on leur dit que c’est un hobby et on demande leur “vrai” métier, on leur dit qu’ils sont ordinaires et que ce n’est pas pour eux, qu’ils devraient être sérieux et se ranger… Combien créent des oeuvres purement commerciales, n’ayant aucune âme, pour pouvoir financer un projet vraiment personnel et “vrai”? Et combien de ceux qui créent pour la “culture de masse” vomissent leur participation?
    Je ne sais quelle est la solution pour cette classe oeuvrière ni pour les autres, mais je crains que tant que tout sera conditionné par la productivité et la rentabilité, aucune solution ne sera vraiment bonne…

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  6. Je vois mal comment on peut mettre dans la même classe les ingénieurs, les artistes et les blogueurs …
    Pour ce qui concerne les artistes : soit ils font partie du système, sont bien payés et ne sont pas vraiment critiques, soit ils sont hors du système, plus ou moins marginaux, et n’ont pratiquement pas de poids en tant que “classe” …
    Et puis il y a d’excellents artistes hors d’Europe ! La créativité n’est pas l’apanage de notre continent …

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  7. Il faudrait surtout arrêter de vouloir tout et pas cher, bon sang que cela peut m’agacer…L’Homme fait son propre malheur dans sa volonté de posséder. Ce n’est pourtant pas complexe à comprendre !
    Pour qu’une société fonctionne il faut toute les couches sociale, l’erreur de nos jours étant de vouloir tout comme le voisin, le cadre supérieur, le bourgeois. Seulement voilà lorsqu’on est ouvrier d’usine on ne peut avoir le confort d’un cadre supérieur, ni son niveau de vie !
    Cette erreur est doublé par le faite que notre société ne pense qu’en terme de productivité et de rendement.
    Pour une fois je vais être négative, j’ai bien peur que nous ne puissions revenir en arrière, l’Homme tôt ou tard paiera la facture, nous y sommes…
    Nous sommes tous responsable de cette classe oeuvrière , comme vous la nommer, chacun à son niveau….hélas…

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      1. Satisfaire ses envies quelque soit sa ou ses conséquences, oui c’est un mal.
        C’est être nombriliste, irresponsable, et irrespectueux.
        Pourquoi faut-il toujours en venir à des extrêmes ?
        Ne me dites pas que c’est le prix a payer pour une reconstruction !
        L’Homme est un être intelligent, comment alors est-ce possible d’être dans une telle situation.
        Dans cet échange, qu’elle est donc votre pensée profonde Mr Galibert ?

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      2. Nous n’avions pas le même cheminement de pensée, voici de nouveau la preuve qu’il n’est pas dés plus simple de communiquer 😉
        “Je parlais simplement de la possibilité que les créateurs
        deviennent un nouvelle classe sociale;
        à mon avis, ce ne serait pas un mal”
        Dans ce cas, je suis en accord avec vous Mr Galibert

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  8. aux membres de la classe oeuvrière : une classe ou beaucoup de membres ne sont pas rétribués, souvent chômeurs ou faisant des petits boulots. Quand à ceux qui entrent dans le système, ils perdent à coup sûr l’essence de leur créativité. Tout le monde devrait faire partie de la classe oeuvrière. Tout humain est né pour être libre et créatif sinon c’est un mort vivant. et sa vie n’a pas de sens. Alors une classe ? ?

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  9. La question est très intéressante… Un monde tertiaire et une classe oeuvrière… J’apprécie l’aspect science-fiction de la classe. Le seul problème que j’y vois, c’est la réduction… Ainsi, s’il y a une classe, certains y seront acceptés, d’autres non. Or la création -surtout dans ce cas précis- a un sens large. Chacun crée, que ce soit une purée avec quelques aromates auxquels personne ne pense d’ordinaire, trois agrafes sur un pantalon pour changer un peu le design (ou cacher un trou), ou un petit commentaire sur un blog… (Oui, je crée des phrases)
    Et qui jugera qui est digne d’être considéré créateur ?

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    1. Je crois que le blog,en sa naissance, est déjà une réponse:
      chacun, s’y présentant, se prétend créateur.
      et de fait, il crée un contenu.
      La question est plutôt:
      de quel droit
      l’exclure?
      une
      classe
      composite
      s’ouvre à tous les vents…

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  10. En France , il est possible de tout produire français y compris l’électronique , mais encore faut t-il que les français le veuille . c’est la fin de grosses entreprises , puisque elles coutent trop chère . La seule solution pour revenir à une France compétitive et exportatrice est de revenir a des entreprises plus petites et novatrices , mais aussi aider les entreprises a protéger leurs brevets . hors en France , un dépôt de brevet a l’international coutent la peau des fesse . il faut aussi ne plus laisser les fonds de pensions américain prendre pied dans les entreprises Françaises et ne plus se faire coté en bourse . seul sur cette base la France peut redevenir une très forte puissance industriel et économique pour le bien de tous . quand j’ai prédis il y a une quinzaine d’années que d’ici 2020 il n’y aurait plus que cinq ou six grands groupes automobile dans le monde on m’a pris pour un fou , et la , on voit que nous y arrivons petit à petit

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