Imaginons un homme seul à la plage. Donnons-lui l’hôtel parfait, et la chambre idéale. Rien en cela ne dit son projet : il peut aussi bien être là pour tuer quelqu’un, et peut être lui-même, que pour prendre des photographies, ou pour attendre en vain. La première chose, partout est toujours que tout est possible.
Mais qu’adviendra-t-il de cet infini, s’il se met à regarder passer les autres ? La photographie comme le suicide, l’espoir et le meurtre, est un de ces beaux arts qui ne va pas sans quelques repérages. C’est pourquoi l’hôtel est parfait avec sa vue sur la promenade et la mer. Car le sourd charroi continuel des vagues dispense d’entendre les passants et ce silence lui plait plus encore que la nuit. On a trop multiplié les choses : l’hôtel est un endroit rare, et quasiment dépourvu de tout.
Tout est possible en nous, mais quoi que l’on fasse, on croise l’autre comme une liberté égale à la notre, qui multiplie la notre et la porte à l’infini. L’hôtel, en juxtaposant les solitudes, en les rendant aussi proches que lointaines, montre à quel point ma liberté est vaine lorsqu’aucune autre ne vient la multiplier. Partout, sauf à l’hôtel, il y a toujours deux infinis, l’autre et moi, et ils se multiplient pour donner les possibles.
Deux infinis, une infinité d’infini et sans doute une infinité de possibles !
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Je dirai beaucoup sartrien, n’est-pas?
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Oui, mais pas seulement…
bienvenue en tout cas
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Réel, imaginaire, voilà deux mots qui cerclent le monde, qui le photographient sans cesse, dans une infinité de possibilités, incalculables. Dans cet univers, en bord de mer, un humain fatigué de sa journée se laisse énerver par le bruit ambiant, souhaitant seulement le silence pour entrer paisiblement dans sa nuit. A ses côtés, celle dont il ne sait se défaire, sa liberté questionne son fondement. Les images qui surgissent sont cruelles. Ses passés le tourmentent, les écrire le soulage. Il sait son travail du lendemain, s’il vit.
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Sommes-nous capables d’écrire l’histoire de quelqu’un d’autre?
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Relayons cette question aux biographes, aux logographes, aux autographes, sans faute.
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Entrer en lien, pour dépasser la solitude non désirée et multiplier les possibles à l’infini.
J’adore la beauté de votre texte
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Merci à vous
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En tout cas, cela m’a fait penser immédiatement, à un beau début de scénar de film
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N’hésitez-pas
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Très beau texte !
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Et quand accorderons-nous la liberté à d’autres qu’humain ? L’assassinat du monde n’est -il pas aussi de l’ordre des possibles ?
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C’est ce que j’appelle pour ma part le néant
Il n’est jamais certain,
mais toujours possible…
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Existe-t-il quelque chose de certain selon vous ?
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Craindre que non n’empêche pas de chercher…
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or l’autre “est” moi car tous, nous sommes seuls dans notre uni-vers propre, en plein centre, pendant que le film tourne autour de soi, que des parties de nous-mêmes nous apparaissent comme étant les ‘autres’: cette illusion!
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N’y a-t-il aucun réel?
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Le réel est peut-être différemment perçu par chacun d’entre nous. Chacun se construit sa propre réalité en même temps qu’il se construit lui-même.
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