“(…) Tous les effets pervers de ces innovations s’obtiennent en même temps si l’on menace un groupe d’un certain nombre de licenciements. Car aussitôt, le groupe éclate : au lieu de chercher le moyen de s’opposer collectivement au plan social, on voit des petits groupes discuter à voix basse pour désigner qui doit partir. Le verbe haut est remplacé par les messes basses. La délation se développe, devient systématique. Les pervers surveillent, les maniaques font des fiches. Les râleurs ne râlent plus : ils dénoncent. Peu à peu, le groupe se prépare à être décimé. On peut l’imaginer heureux de voir partir ceux qu’il a désignés. Les perdants d’un jeu grandeur nature, les moins aptes, les maillons faibles. En réunissant toutes les incitations au suicide des nouvelles pratiques managériales, la menace de licenciement est la voie royale du néo-fascisme d’entreprise.”
Extrait de Jean-Paul Galibert, Suicide et sacrifice, Le mode de destruction hypercapitaliste, qui vient de sortir, aux éditions Lignes .(http://www.editions-lignes.com/)
Une très bonne question, on a peut-être un minimum d’espoir.
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Ca ne fonctionne pas comme ça, dans une entreprise. Lors des Comités de Direction, on étudie courbes et chiffres, rentabilité. Et quand des licenciements sont envisagés, la DRH et le Manager s’appuient sur le Livre IV : ancienneté, âge, rendement (les administratifs feront toujours les frais face aux commerciaux, force vive). Et vous avez beau faire, avoir réduit les coûts, derrière il y a des actionnaires qui veulent récupérer au moins leur mise. On vous met à la “porte”, vite fait. Vous ne souhaitez pas être détruit(e) – car l’adrénaline du boulot a des effets pervers, vous proposez de travailler, pour rien, Ce fut mon cas. Alors, que faire quand on vous jette, en dépit des heures faites sans compter, une fidélité aux produits bien sûr supérieurs à la concurrence. Alors les licenciements se jettent à votre gueule. Vous la fermez car le système vous asphyxie.
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Les procédures
varient, le fond, non.
et ce fond est bien
une question d’existence
et donc de vie ou de mort.
On le sent très bien dans votre propos.
Comment pardonner à l’hypercapitalisme ce qu’il fait des gens?
L’autodestruction est tellement plus grave que n’importe quelle exploitation…
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ça fait froid dans le dos….vivement la fin du monde 🙂 de ” ce ” monde !
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Oui, Sandra, comme toi… la fin du règne de la peur, qui éveille les instincts les plus bas chez l’être humain.Une autre réalité est possible, il ne tient qu’à nous…
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Pourquoi supportons-nous tous ces licenciements?
Et je répondrais tout simplement qu’il y a, dans l’hypercapitalisme, une perte du sens du “collectif”, de la solidarité.
C’est le chacun pour soi, l’individualisation à outrance.
Il ne faut oublier aussi qu’il y a la peur en entreprise, la peur qui neutralise tous les bons sens, comme celui de la justice, de la solidarité et de l’éthique.
Que ce soit en matière de licenciement ou de harcèlement….
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Bonjour Jean Paul
je m’élève en faux contre ce que dit la personne au sujet des réunions des DRH et direction . Avant cela on fait des pressions sur certains salariés pour qu’ils dénoncent d’autres camarades sur certaines choses etc , Ensuite tout dépend si vous êtes copain avec un membre du syndicat accepté par la direction , et oui cela joue aussi et vous ne pouvez pas savoir a quel point . Ensuite vient ce que l’on peut appeler” la fauchetonnerie ” des sois disant amis qui en profite malgré tout l’aide que vous avez pu leur apportés vous entube en profondeur . Aujourd’hui , cela est encore pire , on est loin de la solidarité qu’avaient les anciens qui , s’ils revenaient prendrait le fusil pour remettre tout le monde au pas . Il est aujourd’hui , terrible de voir des jeunes diplômes ou non prendre les anciens pour des cons , croire tout savoir et vouloir vous commander et ensuite quand il y a un problème vous enfoncer face à la direction , car ils sont incapable de faire face a leurs responsabilité ; c’est la réalité du monde du travail d’aujourd’hui , plus on peut vous entuber plus on le fait sans aucun remord ni aucune pitié et ce n’est pas près de s’arranger hélas ! Triste monde que nous vivons
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Je ne peux m’empêcher de vous répondre que j’adore le terme que vous employez ‘fauchetonnerie”.
C’est incroyablement vrai, malheureusement….
Je suis à 2000% d’accord avec vous !
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Non, question mal posée.
Quelles sont les subliminales pensées distillées par médias interposés, permettant a certaines personnes d’accepter d’impensable licenciements, notamment lorsque l’entreprise (société) fait d’énormes bénéfices ?
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Lors d’un licenciement, chacun tire sa propre couverture à soi, dans l’espérance de ne pas faire partie de la charrette et de pouvoir continuer à payer ses crédits…
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La automatización y la globalización son una bola de nieve que crece conforme rueda, arrollando empleados a su paso. La única forma de detenerla podría ser estableciendo sistemas proteccionistas para que puedan florecer los sindicatos representantes del trabajador. Esto —además de ser económicamente cuestionable— sería una gran ironía, porque el pragmatismo —motor del proteccionismo— es también la razón de que la bola de nieve ruede.
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