Le glissement de la sérénité

Toute ma vie jusqu’ici, dans le langage, dans le rien, dans la connexion , dans le jeu, j’ai traqué l’absurdité de la limite. Qu’elle soit le tour des choses ou sépare les contraires, je n’ai eu de cesse que de décrire des glissements. A cet égard, lorsqu’il s’agit du glissé de la limite, la contradiction et la relativité reviennent au même jeu d’une connexion toute de hasard et de mouvement. Ici s’explique au mieux qu’il n’y ait aucun autre sens que cette absurdité, car cette absurdité se produit comme un mouvement, entre la lenteur de la dérive et la fulgurance de la pensée. Toute limite est vaine. Vide presque, comme si le travail de tracer consistait à feindre du vide dans le continuum impavide qui précède tout dire.

Ma pensée, ce n’est pas “il n’y a rien”, mais “il revient exactement au même qu’il y ait quelque chose ou qu’il n’y ait rien”. L’absurdité de la limite conduit à une indifférence ontologique. Et celle-ci, peut-être, à une sérénité.

32 thoughts on “Le glissement de la sérénité

  1. Je vous cite: “comme si le travail de tracer consistait à feindre du vide dans le continuum impavide qui précède tout dire”. Feindre le vide constituerait le seuil du langage ? Profonde sagesse !

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  2. La limite “a été créée” pour nous donner l’illusion de la séparation. Or tout n’est qu’une seule et même chose. La limite n’existe donc pas. Si elle a une utilité dans nos sociétés et nos cerveaux apeurés, c’est celle de nous contraindre à rester parqués, immobiles, craignant d’enfreindre les limites qui nous sont imposées virtuellement. Quand nous nous rendons compte que les limites ne sont rien, nous nous approchons “dangereusement” vers la liberté.

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      1. Rien n’est jamais tout blanc ou tout noir. Rien n’est ni bon, ni mauvais, c’est l’idée que l’on en a qui change la donne, c’est l’usage que l’on en fait qui fait la différence. La limite quand elle sert à “limiter” est une entrave à la liberté. Quand elle sert à “être repoussée” est un ascenseur pour grandir.

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  3. limitless is our esence, our real being. so, thats the way to live but harmless to others, that is, living inside oneself, no more.

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  4. Setiap analisa selalu berada pada ambang batas. Anda tidak akan mampu menemukan dirimu. Biasanya manusia itu berjalan tanpa batas yang jelas, karena ia selalu mengembara dari lembah yang satu ke lembah yang lain. Akhir perjalanan biasanya tanpa aksara.

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  5. Je ne suis pas philosophe, donc je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Mais votre dernière phrase m’interpelle (Ma pensée, ce n’est pas « il n’y a rien », mais « il revient exactement au même qu’il y ait quelque chose ou qu’il n’y ait rien »). Elle me semble trop abrupte et mériterait un développement, du moins à mes yeux.
    J’espère que vous ne prendrez pas mal ce commentaire.

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    1. Parce que précisément tout cela, au fond, revient au même.
      Car le même est le fond indistinct, le tout où tout est même
      l’indivis primordial, comme le réel avant les mots, avant le monde.
      Est-ce plus clair?

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  6. Où est la sagesse? Vous soulevez dans votre article les mêmes interrogations que tous les philosophes …Une seule chose qui retient chez vous c’est votre orgueil et votre humilité ..Non!ce n’est pas contradictoire ce n’est rien et c’est tout…interrogez vous encore pour que cet oiseau de passage vienne encore sur vos pensées..Je reviendrai:)

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  7. Résumons, j’aime bien résumer pour faire cour, souvenirs d’enfance, quand mes fenêtres donnaient dessus et qu’on y allait en récréation.
    ” Toute ma vie jusqu’ici, dans le langage, dans le rien, dans la connexion, dans le jeu, j’ai traqué l’absurdité de la limite” certes mais qu’y avait vous trouvé et pourquoi cette traque de chasseur de spleen ?
    ” Ma pensée, ce n’est pas : ” il n’y a rien “, mais ” il revient exactement au même qu’il y ait quelque chose ou qu’il n’y ait rien ” Là on réprime, on déprime aussi, une moue dubitative, car tout ou rien ne constitue pas une injonction péremptoire mais une incapacité d’acceptation d’une variable de choix et je pèse mes mots.
    ” L’absurdité de la limite conduit à une indifférence ontologique. Et celle-ci, peut-être, à une sérénité.” Toujours le doute, prenons le large et la fuite, quant à l’étude de l’être, je lui substituerais volontiers l’étude de lettres et notamment celles de ma bien-aimé, plus joyeux, non ?

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  8. Bonjour Jean Paul,

    J’apprécie particulièrement vos articles, et celui ci en particulier. En tant que peintre, j’ai toujours cherché à dépasser les limites, quelles qu’elles soient, et j’espère y arriver parfois. J’ai envoyé cette nuit un article sur Agoravox, intitulé ”tu décodes ou quoi ? ” où je me suis permis de vous citer et d’intégrer un lien vers votre blog. Cet article devrait être publié aujourd’hui ou demain.

    Ce post fait un parallèle totalement subjectif entre nos propres limites et les balises virtuelles encadrant l’interface des sites webs, blogs, etc. Ayant pour raison personnelle demandé à suivre une formation dans ce domaine, censé nous permettre de créer de toute pièce un site web, j’ai été frappé par la concrétisation des limites virtuelles imposées sur le web.

    C’est pire que dans la ”vraie vie”, j’y retourne ce matin, heureusement que de jolies rencontres agrémentent ce stage d’informatique…

    Bravo pour ce que vous faites.

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  9. On trouve souvent absurde ce que nul n’admet comme un fait, et l’on peut admettre comme un fait une explication absurde faute de mieux (la matière noire par exemple). Ce qui rejoint l’absurde (burlesque) que de trouver un fait absurde jusqu’à ce qu’une majorité pense qu’il est absurde de trouver ça absurde!
    Bon je retourne à mes lectures, l’étranger d’Albert Camus! 🙂
    PS: Bravo pour les articles!

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  10. au risque de faire un peu de hors sujet, je rebondis sur la notion de limite.
    barrière invisible mais nécessaire, elle délimite l’ère dans laquelle nous nous sentons à l’aise avec celle de l’inconnu, d’un éventuel danger pour soi-même.
    la limite est nécessaire pour éviter de se perdre dans l’infini
    il n’y a pas d’étalon, chacun a ses propres limites

    vala.. je retourne dans mon bac à sable

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  11. S’il n’y avait pas de limite, nous n’aurions pas de cadre, donc nous serions en pleine anarchie. L’humain n’est pas fait pour l’anarchie car nous sommes des animaux instinctifs qui avons comme but d’écraser le faible…Dans son ensemble l’humanité n’a pas compris que c’est par la sagesse et le respect que nous atteindrons la plénitude et le sérénité…d’où un besoin de limite…

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  12. ” L’ indifférence ontologique = sérénité “. Pyrrhus d’ Ellis qui voyait se noyer un homme dans le marécage continua son chemin, indifférent, et fut félicité par son maître.* Ne me dites que vous êtes sceptique, je ne vous croirai pas. On ne peut critiquer le capitalisme et être sceptique! rires. Bien à vous, Nexus1982

    * anecdote contée par Diogène Laërce dans le livre de Marcel Conche, Pyrrhon

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