Petite philosophie de la lumière : la joie du contraste

Il y a quelque chose de plus difficile à voir que le regard lui-même : c’est la lumière. Car la lumière n’est ni chose ni relation, mais un éclat : elle est la joie du contraste.

La lumière passe où le bord nous arrête. Elle est le passage que trouve toujours la joie, à commencer par la joie de passer.

Il y a toujours un biais pour franchir le bord, et la lumière, en passant, change les contraires en contrastes. Comme une bataille toute prête, la contradiction est un éclatement horizontal, latéral, létal, une autodestruction des confins. Le contraste est un éclat transversal, une soudaine bouffée de joie, qui brille comme une issue.

La joie, c’est l’existence qui gagne.

16 thoughts on “Petite philosophie de la lumière : la joie du contraste

  1. Aucun mot, que celui de bouffée, une respiration, oxygène et carbone, une dose létale en noir et blanc, une infiltration.

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  2. La oscuridad existe para que exista la luz, pero en medio de ambas tenemos infinitas posibilidades que, al buen observador, se convierten en diversion de vida, en felicidad al contemplar, tal como expresas sobre los contrastes, que se complementan entre si y crean el diario trajin.

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  3. J’ai toujours cru que la chaleur était pure énergie. La chaleur du contact, la chaleur humaine qu’on reçoit/donne dans un groupe. Mais il est vrai que la lumière a quelque chose de fascinant également (encore plus lorsqu’on a une qualité synesthésique qui s’y rapporte). Je vous remercie pour la petite réflexion que vous m’avez fait avoir 🙂

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  4. “La joie, c’est l’existence qui gagne.” Cette phrase, comme tout l’article me met en joie, merci…
    Et quid de l’ombre, sans lequel la lumière ne peut pas exister, dans ce monde duel ?

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  5. Bonjour,
    Le contraste, c’est la vie, c’est la différence, c’est la lumière, c’est l’émotion, c’est….
    c’est ce qui fait qu’un Homme n’est pas un robot…

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  6. On a fait un bond dans la connaissance de la lumière. petit rappel scientifique nécessaire au débat !
    ( La lumière est une onde vibratoire visible qu’entre 400nm et 700 nanomètres de longueur d’ondes. C’est une onde et en même temps une séries de particules le photon, une énergie les quantas d’autant plus grande que la fréquence vibratoire l’est. Au dessus de cette longueur d’ondes on a l’infrarouge puis les micro ondes, ondes radio, sons, en dessous l’ultraviolet, les ayons X, rayons gamma).
    La lumière qui est donc reconnue comme énergie est la Vie. Elle n’est pas localisable, elle remplit l’espace à chaque instant. Le soleil se lève, la lumière est partout, mais également dans l’ombre, dans l’invisible.
    Pendant zazen on a les yeux mi-clos posé sur le sol, à la fois dans la lumière et dans l’obscur. C’est très agréable de regarder dans le noir (au dessus de l’horizon formé par le bord inférieur de la paupière supérieure) quand on voit en même temps la lumière (en dessous de cette horizon). L’énergie est aussi présente dans l’obscur, elle n’est simplement plus visible mais elle est tellement reposante.
    La joie ? “That shabby sun, it makes you blind ! “a écrit Henry Miller.
    Vitalité oui, existence qui gagne oui, mais joie ? La joie est un conditionnement de l’esprit. Si, si ! Enfin ce que j’en dis …

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  7. L’ombre offre le monde à la contemplation subjective, la lumière nous en donne une lecture formelle. Est-ce par contraste ou par éveil? Suivons nous une voie qui guide vers la lumière comme le suggère beaucoup de religions, ou vivons-nous par l’analyse des contraires et des contradictions?
    Personnellement je me figure mieux les choses dans l’obscurité, mon jugement y semble plus honnête. La lumière, certes éclairante ne finit-elle pas par nous aveugler et ainsi nous replonger dans l’obscurité?
    L’ombre nous préserve quant à elle du déterminé et permet ainsi de rester dans l’indéfini. Car qui y a t-il de plus triste que le jugement tiré du défini, du concret? L’obscurantisme de toute évidence.
    mais la connaissance est alors associée à la lumière et cela ne fait pas de l’ombre une sous condition. Bien au contraire, elle est le moteur silencieux de la réflexion de sens. Nous soustrayant à la vue des jugements de raisons collectives, elle nous singularise dans la pensée. Et ce peut être une invitation à la joie aussi. D’ailleurs sans elle pas de lumière!
    Si la lumière donne lecture évidente aux choses par le contraste, l’ombre permet l’incertitude en adoucissant les bords. C’est la pénombre. Il y’a du bon à vivre cette obscurité là.
    Sans doute le passage de l’ombre à la lumière peut être assimilé à de la joie, et le passage de la lumière à l’ombre moment plus nébuleux, plus intriguant. mais je ne le vois pas comme opposé à la joie pour autant.
    Sans doute peut-on avoir peur de l’ombre, comme tout ce qui nous habite sans jamais sortir de nous, mais l’ombre était bien là avant la lumière non?

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