C’est au bord, précisément, qu’un nouveau sens se joue pour la notion d’existence. Car l’existence n’est pas plus une solitude que le privilège de l’autre: elle est cet entre deux par lequel nous existons tous deux. L’existence cesse d’être ce qui m’isole pour devenir ce qui me relie à tout le reste. L’existence des choses devient le miroir de la mienne. La réflexion passe enfin par les choses.
Nous ne serons plus jamais seuls, si nous renonçons à la transcendance de l’égo. « Moi seul existe » exultait Descartes. « Tout existe sauf moi » se lamentaient Sartre et Camus. Le moi a toujours payé sa conscience au prix fort de son isolement. L’existence jusqu’ici nous a toujours condamnés à la solitude. Mais la philosophie du rien nous donne une nouvelle chance d’exister, en disant que nous n’existerons que par une alliance avec les choses. Et la condition, le terrain de cette alliance, c’est l’existence, parce qu’elle est notre point commun avec les choses.
Il est des équations mathématiques qui vont vers l’infini , plus ou moins ou qui ne nous disent rien, il est des 1+1 dont on frôle un résultat . Celà importe peu ; la démarche, la reflexion et la démonstration ( sans être dans l’apparence)est peut être ce bord de la ligne, cette courbe … un zéro pointé pour la première note de la rentrée (si on garde ce systême, il ya des vides et des riens aussi en haut lieu de revisitation du systême scolaire , une fois de plus, histoire de laisser son nom à une réforme et tant pis pour l’avenir, y a t’il un avenir pour les enfants de la crise ?) . Pas envie de passer une alliance autour d’un doigt ou alors juste des maillons d’algues de JPG. Elles ne sont pas toxiques , au contraire nées de limons , d’un terrain hors des temps, des espaces…. Le Rien universel .
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J’ai caressé un temps l’idée qu’une courbe seule peut faire le tour des choses
en une sorte de limite réelle, aussi singulière et matérielle que mathématique.
Comme une empreinte intime et parfaite qui se réduirait à des nombres.
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Albert Camus ne se lamentait pas
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Le mot est impropre, vous avez raison.
Je voulais dire que Camus déplorait
comme dans Le mythe de Sisyphe,
Une distance, une cassure
infranchissable peut-être
entre le monde et le moi.
Je me souviens d’une véritale alliance avec les choses
passée par exemple dans Noces; mais justement:
une telle joie ne fait-elle pas fond
sur une distance native
et abolie pour un temps seulement ?
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Merci de votre réponse. Je ne saisis pas votre propos “.. une telle joie ne fait-elle pas…”.
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Serait-il si heureux de s’unir s’il ne se savait pas cruellement séparé,
par cette séparation de l’homme et du monde
qu’il décrit ailleurs comme l’absurde?
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Une clairvoyance qui accepte l’aride, non ?
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Surement!
mais capable aussi d’accepter tout le reste,
y compris le recommencement..
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et le renoncement… c’est grandiose !
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