La chose est livrée par segment : ce sont ces doses à jamais incomplètes que nous nommons des objets. Ce sont des doses de choses.
Il n’y aurait que des doses par unité de temps, des parts-temps, des partants. Notre âge serait celui de la partance. Nos objets seraient des partants.
Car lorsque tout est temps, tout s’échange en permanence, mais sous la loi d’airain d’une ponction perpétuelle. Ma vie perd ses instants. Tout tend à se réduire au plus spectaculaire, qui est en même temps le plus rentable : le temps que je passe à imaginer devant mes écrans.
Nous nous abonnons aux choses. L’objet devient le numéro d’une série, à jamais incomplète, puisque sa seule fonction est, comme ferait une armée, d’occuper mon temps. Comme Atlas, je porte sur mon dos le monde imaginaire. Mais je dois aussi le payer de mon temps. Payer les objets et les objets de mes objets. Payer plusieurs fois l’appareil par achats de piles plus coûteuses que l’appareil. Miracles des consommables : rendre la marchandise consommatrice d’autres marchandises. L’homme pourrait travailler pour que les marchandises consomment.
Et si le monde était déjà parti ?
Les marchandises nous consomment-elles nature, ou en sauce? piquante ou non? froide (comme la viande que nous devenons sous leurs crocs) ou chaude? pardon de ce trait d’humour noir, mais qui ne cesse de prendre au sérieux votre si suggestif (comme toujours) article…
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Il n’a pas de nom
cet engloutissement
par lequel les choses
nous consommeraient.
Nul ne sait si les choses
nous trouvent à leur goût.
Et d’ailleurs qui sait
le goût des choses?
Tout ce que je sais,
c’est qu’il n’y a rien
à perdre
à leur donner
la parole,
à les supposer
pensantes
Comme une perspective de gargouille
sur le reste du monde
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Ah oui, une perspective de gargouille, j’adore! et j’adopte!
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C’était gargouille ou grenouille
autant surplomber,
rire
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On donne la parole à l’objet.. il reste toujours un objet..
celui de cet article….
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C’est assez proche de l’intuition de Bergson
s’imaginer au centre de la chose
l’épouser quasiment
coïncider
avec ses formes
ses contours, ses usages
se mettre à la place de ses pensées…
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plus encore.. être carrément l’objet. être ses pensées.
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Vous me direz…
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on fait abstraction totale de tout ce qui est matériel… de tout ce qui est objet, chose.. et il reste quoi ?? l’objet
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le réel, plutôt
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Pourquoi faudrait il que l’objet soir forcément “réel” ?? et si l’objet même était virtuel ??
et là, ça devient : on fait abstraction totale de tout ce qui est matériel et on arrive à l’objet.. j’entends objet virtuel..
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tout à fait d’accord pour que l’objet puisse ne pas être réel
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Bonjour Jean Paul
Pour utilisé une phrase lapidaire , les chose , la nature , l’homme tout sur cette terre n’est qu’éphémère
Cordialement
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et si le monde l’était plus encore?
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Bonjour Jean-Paul
‘Et si le monde était déjà parti?’
et nous avec le monde puisque nous sommes le monde, indivisible, et infini à l’infini comme le temps
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Je ne sais pas ce que nous sommes…
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pourquoi chercher ??
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pour ne pas trouver?
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c’est sans doute mieux de ne pas savoir, n’est ce pas ??? ce que nous ignorons n’existe pas…..
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Vous croyez?
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une simple question que je me pose………
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et puis c’est tellement plus simple de ne pas savoir…..et de ne pas chercher non plus..
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Mais faut-il préférer le plus simple?
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si je ne sais pas qui je suis, et si je ne cherche pas, alors je ne suis pas..
c’est aussi un bon moyen d’arriver à la non existence.
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Mais cela ne peut pas être un but…
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alors il est où le but de cette recherche de soi ??
et la finalité n’est pas le but principal.. la finalité, c’est la recherche elle même..
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voilà!
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on peut passer sa vie à chercher qui on est.. sans ne jamais vraiment trouver. l’important est la recherche.. elle n’est pas simple.. et la solution de facilité, c’est simplement de ne pas chercher, afin de ne pas être déçu…….
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mais la recherche est en elle même existence, non?
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bien sur que le monde est déjà parti…le monde s’achète lui aussi, se consomme, et la consommation du monde entraîne d’autres consommations…Aujourd’hui, nous voyageons dans tous les pays du monde, on achète des îles, des terres, puis on consomme, pour meubler les maisons, pour rapporter en souvenir une part du monde…
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mais parti où?
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c’est ça le plus drôle, c’est qu’on ne sait pas, et qu’on le cherche! qu’on courent après toute notre vie, sans jamais le trouver, parce qu’il n’est pas…il est dans l’idée que l’on s’en fait, dans nos pensées, dans l’utopie d’un grand tout qui serrait au-delà de la consommation, au delà des choses, justement.
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Un grand tout dans l’utopie
c’est ce que je nomme l’être;
un au delà des choses,
c’est ce que je nomme le réel;
et leur alliance, c’est l’existence
notre exigence commune
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CQFD!
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L’objet contient l’être en nous qui en réalité nous demande la sortie.
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” Miracles des consommables : rendre la marchandise consommatrice d’autres marchandises “. En effet… une des clés de la réussite de divers marchands…
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Donc, à l’âge de la partance, le monde dérive dans l’inexistence, et la philosophie s’écrit au conditionnel !
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c’était une de mes intentions…
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et si le “plus” devenait le “pas” alors ce serait le néant.. le vide absolu.. que cependant on peut faire exister virtuellement.. par simple manipulation de masse…….
pire encore.. on peut utiliser ce vide ce néant ce “du rien” pour s’enrichir..
on vend on achète
Ce n’est pas que la chose ne soit plus !! c’est qu’elle n’a jamais été et ne sera sans doute jamais, mais cet d’objet on vient juste de le faire exister par son absence : on est bien en train de parler d’une chose qui n’a pas existé qui n’existera jamais, mais à qui on a quand même donné un nom !! il faut le faire quand même non ?? et de plus, on peut, le cas échéant le négocier..
ici, on n’est plus dans la non existence on a fait exister le néant.. et ainsi, le “du rien” est devenu “du quelque chose”…..
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Le rien a toujours été quelque chose
alors que le néant est destruction
Suivez, si vous voulez,
ces deux tags
sur le site
il y a bien
des choses
sur ces
notions
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je ne sais pas où chercher ces “tags”.. puis-je avoir un lien vers le néant ?? ou vers le “rien” d’ailleurs ?? ou encore vers “ces choses”.. ??
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Il suffit de cliquer dans le nuage de mots,
dans la colonne de gauche…
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Je n’ai pas trouvé le néant, ni le rien.. par contre, j’aperçois : “le temps ne passe pas”.. “le piège à temps”.. “savez vous faire du temps?” rhoooo!!!! j’aime.. je reviendrai en fin de tournée.. faut du temps pour lire tout cela..
une notion qui me tient à coeur.. je n’avais lu que les billets.. pas tout ce qu’il y a autour !!!
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A bientôt, donc…
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Oui, à bientôt.. (SDV)..
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Au Fil du Temps , l’Esprit est Clair ,
Plus d’une Foi se perd en ce Temple ,
L’Objet en Cour fait nul Miracle ,
L’Idée de Génie réside en Lampes ,
Vendeurs de Vents , Masques Ephémères ,
On Espère une Lumière , sans être Bon Réceptacle.
~
NéO~
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J’ai un peu divagué en repensant à vos derniers articles :
Nous consommons le jour
Nous consommons l’air
Nous consommons l’eau
Nous consommons le blé
Nous consommons la nuit
Nous consommons l’amour
Nous consommons le bien
Nous consommons le mal
Nous consommons le beau
Nous consommons le vrai
Dans quel sens consommons-nous le sens de ce monde ?
Nous consommons les cons
Nous consommons les sots
Nous consommons les monts
(et aimons)
Que ne consommons-nous pas ?
Nous consommons le verbe-même
Et nous nous consommons nous-mêmes
Consommons le reflet de notre propre fuite
Pareils au jeune chiot qui se divertit en
Cherchant à consommer son propre terme
Le temps est long et nous consomme lentement
Nous fils du temps qui nous nous effilons
Et consommons l’espace pour passer le temps
Le Christ lui-même est un sacré consommateur
N’a-t-il pas dit que « tout est consommé »
Dans l’immense fast-food de notre monde moderne
C’est à ce moment-là
que tout a commencé
Et c’est très bien comme ça
Consommons
et aimons :
« Consommons-nous les uns les autres »
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j’ai le titre: “consomptions”
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