INEXISTENCE 1 : La chose s’en va.

Les choses existent-elles encore, ou bien ont-elles déjà disparu ?

Dans certains cas, comme l’éducation, la psychologie, les soins de santé, un travail ne serait efficace (ou rentable) que s’il échoue, en sorte de rendre le client, ou le patient plus dépendant d’un service plus régulier. Telle serait la différence entre la marchandise  et le service. Celui qui achète une marchandise part avec, et la consomme : il aurait tout d’un coup. Celui qui achète un service s’abonne en sorte qu’il paye régulièrement un quelque chose qu’il n’aura jamais tout entier.

Un service, ce serait une marchandise infinie, livrée pièce par pièce. Acheter un service ; ce serait payer toujours pour n’avoir finalement jamais. L’objet devient une collection à jamais incomplète, comme la santé, l’information ou la culture, des idéaux inaccessibles.

Les nouvelles choses sont à l’horizon : nous les longeons comme un rivage, comme un infiniment rien.

59 thoughts on “INEXISTENCE 1 : La chose s’en va.

  1. Et si le service était quelque chose que l’on construit ensemble… entre le prestataire et le client… accord, contrat qui permet d’établir cette formalisation de la tractation. Du coup on pourrait se dire qu’il y a une vie après ce service qui repose sur ce socle d’accord qui parfois n’est pas assez formalisé….certes !

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      1. L’exemple n’est pas bon. Ces services sont toujours incomplets non pas parce qu’ils sont des services mais parce que la santé, l’information, l’éducation et la culture chaque jour exigent des besoins nouveaux.

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  2. C’est vrai que certains psys et thérapeutes font en sorte que leurs “patients” deviennent accro. Mais un jour le patient s’en va pour trouver quelqu’un de plus efficace ! Et si un nouveau problème survient, c’est la personne qui a résolu leur 1er problème qu’ils retournent voir. Car le “patient” et le “thérapeute” n’ont pas forcément la même notion d’efficacité. Belle journée, merci pour les réflexions ouverte de ce blog !

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  3. Un service, ça se négocie, et voir quelqu’un s’en libérer, c’est toujours une victoire thérapeutique, du moment que c’est pour aller vers plus d’autonomie. Vivre le service comme un étayage, c’est déja avancer vers la liberté en étant acteur de l’évolution, utiliser le service en tant que facilitateur et non comme un enfermement, en changeant de regard. Mais savoir ce qui sous-tend toute action de soutien, c’est une question intéressante.

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  4. En tant que fonctionnaire, fière de l’avoir été, j’avais un Service à remplir et une note de Service. Je rendais Service du mieux que je pouvais, je ne livrais pas une marchandise et je ne comptais pas de valeur marchande à mon Service, je ne pouvais ni d’ailleurs comptais m’enrichir. J’étais fière de mon travail je demandais seulement d’être estimée pour le Service rendu et pouvoir vivre décemment. Après le décès de mon premier mari, il a bien fallu que je me mettes sérieusement à compter mes sous. C’est là que je me suis rendu compte que mon salaire ne me permettait d’avoir qu’une chambre pour mon fils et moi-même et j’ai su que mon Service n’avait jamais été apprécié à sa juste valeur. Nous sommes très nombreux dans ce cas. Bac +5, petit prof et autres.
    Conclusion, le service n’a aucune valeur, sauf celle du plaisir que l’on éprouve à le rendre.

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    1. Ce n’est que
      l’évaluation actuelle,
      dans la société en vigueur.
      Vivement une autre, plus vive
      qui compterait tout autrement,
      et peut-être pas du tout:
      ne pensez-vous pas que
      l’essentiel est commun,
      c’est à dire
      gratuit?

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  5. Et tentons d’y répondre…
    Que vient-on réparer quand on dit vouloir aider autrui ? Est-ce pour combler le besoin d’exister aux yeux du monde ? Pour apaiser nos angoisses existentielles. Ou bien encore de façon détournée, déguisée, finalement se faire aider en retour ? Travailler avec le handicap met souvent en lumière la faille qui nous occupe, permettant pour qui y réfléchis honnêtement de la combler ou dumoins d’en avoir connaissance, c’est déjà le début du traitement… Valorisation narcissique qui passe par la gratitude reçue, et comparaison sa situation avec celle de l’autre, (moi je suis “normal”), sentiment de puissance, de maîtrise sous la générosité, tout ceci existe en chacun d’entre nous quand il donne de son énergie au bénéfice de ceux qui ont besoin de leur aide. L’important étant de ne pas être dupe de ce “sous-jascent” qui anime et d’accepter sa présence en nous.
    Voyez-vous autre chose à rajouter ? Je suis sûre qu’il n’en manque pas.

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    1. Je suis frappé par les bourgeonnements,
      les ramifications sans fin des paroles possibles.
      Je ne pensais à rien de tel, et pourtant
      c’est bien possible à partir de mon texte.
      Ca en dit long sur l’écoute,
      sur le branchement des pensées,
      sur l’infini, en un mot.
      j’appele cela l’algue,
      une manière, plus souple encore,
      de dire rhizome.
      Merci

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  6. Bonsoir et merci pour votre passage.
    Je connais votre site, où un jour j’avais essayé de poster, mais ma réponse était bien trop longue et j’ai renoncé. Je l’ai peut être sauvegardée dans mes documents,…J’ai oublié…..
    Vos articles suscitent bien des questions et des débats fort intéressants. Ce n’est pas pourtant qu’il faille être d’accord avec tout, bien entendu 🙂 C’est cela l’intérêt.
    Quant à la chose ? Le mot est dit malgré les exemples. Un mot vague qui demande toujours une explication et qui est la suivante :
    Quelle chose ?
    Je n’ai pas fait de philosophie, mais j’aime beaucoup, et j’ai lu des livres d’initiations à la philosophie, même des livres achetés scolaires.
    Je ne puis qu’être intuitive en répondant sur la chose.
    Elle peut être concrète, elle peut-être psychologique, elle peut être intuitive, elle peut être indéfinie.
    Comme E.T. l’extra-terrestre peut être appelé ainsi, ou ce qui n’est pas connu par l’être humain que nous sommes et qui n’a pas encore de nom. Mais avoir un nom sur la chose est-ce vraiment nécessaire. Là je rejoins la religion et le mot Dieu qui ne devrait pas avoir de nom.
    Alors la chose, comme une tulipe. Elle s’appelle comme cela, pourquoi ?
    Alors si la chose s’en va, par manque de noms, de prénoms, de définition, de concept.
    Au-revoir à la chose 🙂 Moi je retiens cet article quelque peu amusant et que je prends au second degré. Cela m’amuse tient ! Merci.
    Bonne soirée, m’en vais regarder “la chose”, ce qui s’appelle la télévision. Envie de regarder la chose “un film” qui sera peut être une chose “sujet” que je n’aimerai pas du tout. Je verrai.
    Quant à la chose qui s’en va….j’ai envie de courir derrière cette chose pour la rattraper, non faut pas qu’elle s’en aille, je la trouve belle comme une femme ou un homme. Elle a de jolies lettres qui me plaisent.
    Amitiés.

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      1. Bonjour,
        J’ai pensé de manière erronée que je ne pouvais pour une raison inconnue de ma part que je ne pouvais pas poster chez vous 🙂
        Ce jour là, j’avais été inspirée pour vous répondre 🙂 Je n’ai pas étudié la philosophie, mais j’aime parfois certains sujets qui m’interpellent, comme ce jour là !
        Et oui, dans les commentaires, c’est comme dans les mails 🙂
        Voilà chose réparée, et suis heureuse d’avoir retrouvé les mots envoyés. Merci à vous.
        Suis en convalescence d’où ma non participation sur mon blog et ailleurs de manière active.
        Amicalement.

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      1. Lol. J’avais pas fait le lien.
        Et l’idée m’est venue.
        Si on ne veut pas prier Dieu pour faire s’ébranler la providence, on peut très bien chatouiller le Hasard pour faire rire le destin. De l’une ou des deux commissures.
        Ou quelque chose du genre.
        Ma foi (!:), j’pense que tu m’as inspiré un post. En tout cas, un (autre) commentaire.Ciao )

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  7. L’existence, l’inexistence, l’être et le non être. Tout n’est qu’illusion. Rien n’est vrai, ça existe peut-être, mais est-ce qu’on peut vraiment en faire “sa” propriété! Mystère et illusion…

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  8. “Nous recevons des images des lumières d’étoiles qui ont tout disparu.”
    Serge GAINSBOURG

    Toujours étonnant de découvrir ou de redécouvrir un artiste.

    Un jour il existe le lendemain il n’est et le surlendemain il résuscite. Si ce n’est pas une preuve d’inexistence dans le sens d’exister indoor à l’intérieur. Il est passer par ici, il repassera par là.
    A l’intérieur de nous, comme des souvenirs enfouis qui ressurgisse en un claquement de doigt.

    Bad news from the stars

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  9. “Les choses existent-elles encore, ou bien ont-elles déjà disparu ?
    Dans certains cas, comme l’éducation, la psychologie, les soins de santé, un travail ne serait efficace (ou rentable) que s’il échoue, en sorte de rendre le client, ou le patient plus dépendant d’un service plus régulier.”

    Et si c’était simplement parce que l’aide à l’autre nous fait tout simplement exister ?? et si le mot échoue était mal choisi ?? cela pourrait devenir : un travail devient efficace si au bout de ce travail, le demandeur n’a plus besoin des soins du donneur ?? et si, justement parce qu’il n’en ‘a plus vraiment besoin, celui ci se sentais merveilleusement bien.. parce qu’avec la sublime impression d’avoir réussi..
    le bénéfice étant déjà en premier lieu, l’impression de travail accompli..
    Rendre indépendant quelqu’un qui est dépendant n’est pas un échec.. bien au contraire, c’est la plus grande réussite qui soit..

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  10. ce mot “échec” me gène.. j’avais écrit un com.. il a dû être bloqué dans les askimet……
    ce n’est en rien un échec, mais une victoire.. et ici nous avons l’inverse de ce que j’ai écrit hier..
    Aider à rendre indépendant quelqu’un qui est dépendant, cela n’est pas un échec.. ni la possibilité d’entrevoir un quelconque pouvoir sur l’autre… c’est juste que dans ce cas là, on se sent exister.. c’est donc un excellent moyen d’arriver à accéder à sa propre existence, et cela s’oppose à la non existence dont je parle ailleurs..

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  11. J’aime beaucoup la philosophie, surtout les philosophes presocráticos. Je trouve qu’ils sont des poètes como vous. Excuse-moi, on dit: elle parle come un vache espagole et j’écris vraiment como la vache, mais j’adore votre culture et votre langue et je trouve le blog très interesant. Merci pour votre sensibilité.

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  12. Très intéressant !

    Deux choses à rajouter.
    Dire que les services tendent à devenir marchandises illimitées auxquelles nous sommes sans cesse subordonnées, et alors on ne peut pas prendre l’exemple de l’éducation ou de la santé comme vous le faites ! Ce ne sont pas des marchandises volontairement égrainées, la progressivité se situe en l’homme même ; la culture et la santé n’ont pas de limites, on doit toujours les entretenir. C’est bien là l’objet du service… public ! Si l’essentiel est commun, comme vous le dites plus haut, c’est le fruit d’un vivre-ensemble dans la durée, et non d’un échange de marchandises.
    Le problème, c’est quand on tend à faire devenir service la marchandise : quand on donne une précarité à l’achat, quand le système des besoins devient plus encore un système de dépendance. Aujourd’hui, les biens ne sont plus faits pour durer ; dans une économie qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, il serait temps qu’on réintroduise l’obligation du long-terme.

    Merci pour votre visite sur mon blog, je parcours le votre !

    Guillaume Bohic

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  13. Bonjour et merci de votre passage dans mon monde, vous m’en voyez honoré.

    ” L’objet devient une collection à jamais incomplète, comme la santé, l’information ou la culture, des idéaux inaccessibles ”

    Et l’éducation ?

    Nous passons notre vie, avec elle, à être client et vendeur. Nous nous nourrissons des expériences de l’autre qui deviennent nôtres. L’élève et le maître dansent sur une valse se jouant en milliards de temps. Personne n’aurait de réel intérêt à écouter l’orchestre s’arrêter de jouer.

    Le jour où, l’existence n’aura plus lieu d’être, puisque l’homme détiendra la connaissance absolue.

    Que faire ensuite ?

    Bonne journée

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  14. Pour une fois, je ne suis pas d’accord Jean-Paul.
    Je ne crois pas du tout qu’un service soit un abonnement à l’échec.
    Dans le cas de l’éducation, je considère qu’il n’y a pas d’échec à réussir à apprendre à lire aux enfants, les aider à acquérir des notions et des comportements qui vont leur permettre d’évoluer, de passer en classe supérieure, d’accéder à d’autres formations, à des métiers.

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  15. J’ai utilisé Google translate pour mettre les mots en français, s’il vous plaît pardonnez si elle ne sort pas droit.
    Vous avez raison. Un service est quelque chose que vous payez pour toujours.
    La santé est un grand. Le problème est que nous avons besoin des soins de qualité à un prix abordable. Qualité, pour moi, signifie qu’il est possible de ne pas en avoir besoin après un temps. Si seulement l’affaire de la médecine pourrait accord avec les gens de la médecine!

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  16. Le service est une illustration de la quête d’un équilibre jamais atteint. Il est l’expression du vivant. Lorsque le service se vend, il est alors une marchandise plus ou moins déguisée (comme chez certains thérapeutes qui se font un fonds de commerce avec leurs clients (au demeurant bien… patients). Mais le service est aussi quelque chose qui se rend (avec la notion de troc), ou qui s’offre, sans autre attente et autre intérêt que celui d’offrir et de s’offrir une parcelle de luxe. Je parle de cette lumière qui nous éclaire et nous fait tellement de bien que s’en passer est non seulement une preuve de radinisme ou d’égoïsme, mais aussi de bêtise.

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