ALLEGRESSE ET VACUITE (Ontologie négative 10)

Si l’angoisse et le bonheur sont les deux faces d’un même trouble, ne risquons-nous pas de perdre, avec l’angoisse, toute possibilité de bonheur? Le bonheur est-il tranquillité, ataraxie, ou au contraire inquiétude ? Pourquoi les paysages les plus beaux sont-ils les plus vides, ceux où l’infini est à perte de vue le plus désert ? Parce que l’infinité du monde rejoint ma propre finitude en un sentiment d’égale vacuité. Notre condition, être rien, trouve alors dans le vide universel le cadre le plus chaleureux, et la réponse la plus complice. Etre rien cesse d’être un fardeau quand tout n’est rien, quand il n’y a rien. Le bonheur que l’on trouve au plus près de l’angoisse est une telle joie du vide.

37 thoughts on “ALLEGRESSE ET VACUITE (Ontologie négative 10)

  1. De quel trouble s’agit-il ? La vie elle-même ? Etes-vous certain que les paysages les plus beaux sont les plus vides ? Et sont-ils, vraiment, vides ? N’est-ce pas une plénitude qui comble notre conscience du néant que nous représentons ? (Ahhh “mais j’vous en pose des questions moi…?” allez-vous me dire). A propos d’ataraxie, mon prochain billet portera sur (entre autres) un écrivain qui s’exprime merveilleusement à ce sujet…

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    1. Qu’ils le soient ou non, qu’importe au fond s’ils sont vécus comme tels, psqu’il s’agit seulement ici de savoir si le vide peut nous rendre heureux. Quant aux toules, j’ai la faiblesse de les croire tous bons, au moins en cela qu’ils réveillent, dérangent et se rient des frontières. C’est la raison pour laquelle le vide ma parait si intiment plein. C’est qu’il y a un rien par défaut, assez navrant, et un rien par excès, qui me fascine. C’est en ce sens que tout est rien. Bienvenue, en tout cas…

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  2. Pour l’exemple du paysage vide ,il me semble ici que évoquer la beauté est inapproprié. C’est plutôt du “sublime” qu’il s’agit. Un moment ou l’imagination “s’abime” sous la puissance des sentiments et l’être est diffus sous la prégnance de la satisfaction….L’angoisse appelle la fixation de l’imaginaire et le rétrécissement de l’être….

    Effectivement Etre c’est conduire cette alternance, voyager dans le champ fluctuant de l’imaginaire en trainant ses phobies….

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    1. Vous en parlez fort bien, mais peut-on opposer ainsi beauté et sublime? Si le beau est le sentiment d’un excès du réel par rapport à l’imaginaire lui-même, il est fort proche du sublime…
      Mais peut-on imaginer le beau sans un tel dépassement?

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  3. (je vais tâcher de répondre sans glisser une bêtise – ce que c’est que d’être pressé parfois) : alors, s’il suffit de douter… j’ai toute ma place ! Et puis je suis, disons, “pantophile”… A bientôt, ici ou dans mon bois.

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  4. Demandez à la plupart des gens s’ils sont heureux : ils ne le savent pas et doivent réfléchir avant de répondre. Etre heureux ce n’est pas seulement un état passager plus ou moins intense, c’est la certitude ,savoir, sans pouvoir l’expliquer, qu’au fond, malgré les angoisses, les manques, les frustrations, on est heureux. Mais savoir aussi que cette certitude viscérale peut être balayée, détruite . En fait, le mot “bonheur” ne me dit rien, le bonheur ne se cherche pas, ne s’acquiert pas, l’expression “rêve de bonheur” ou “course au bonheur” me laisse perplexe .
    Mais si je dois choisir une définition du bonheur, alors je dis : ataraxie. Ou encore : absence d’ego.

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    1. Exxactement: s’il y a doute, on est heureux. Face au malheur, qui se croit toujours évident, le bonheur est timide: il faut réfléchir à l’ensemble des désastres qui n’ont pas lieu pour se dire heureux.

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    2. Mais le bonheur ne se déguste t il pas sur l’instant ? Juste là lorque nous le saisissons Ou peut être à l’inverse…lorqu’il nous saisit… Je le dirais fragile, volatile parfois…

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  5. Pour la théorie des opposés bonheurs et l’angoisse ils sont sur la même ligne, mais non appuyés mais plutôt aux poles opposés. Ils ont des éléments communs avec des valences contrastantes.

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  6. S’il y a doute on est heureux…? C’est qu’on ne sait même pas qu’on l’est s’il faut alors penser à ce qui pourrait être (désastre,grand malheur etc) pour s’en rendre compte . On est heureux par comparaison alors ? Ce n’est pas ce que j’appelle ETRE heureux , bien que la comparaison-imagination aide quand on est “malheureux” pour des petites choses .

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  7. Bonsoir ! Pour ma part, il me semble, que le bonheur ne peut exister sans l’angoisse, ou même le malheur. C’est comme la beauté, elle ne peut s’appréhender sans son contraire.s’il n’y avait pas de laid, il n’y aurait pas de beau…Si nous étions heureux tout le temps, on finirait par s’y habituer, le trouver commun, et ne plus l’apprécier. Ce qui fait le bonheur, c’est que nous avons peur de le perdre. Le bonheur n’est pas un état ou un sentiment qui puisse durer, il est fugace, et ne s’apprécie que parce que comme tel.

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    1. Tout à fait d’acord, et même plus: j’ai cherché un bonheur intimement lié à l’angoisse, comme une unité intime des contraires. Plus que leur comparaison, c’es leur onnivene qui permetrait les sentiment de bonheur

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  8. Bonjour Jean Paul

    Il est vrai que dans le bonheur il y a souvent une grande part de vide car il est souvent à sens unique , nécessite un nombre incalculable de concessions qui au final vous laissent épuisé sans profiter réellement et sereinement du bonheur toujours à sens unique

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