Si le mal est destruction, tout le réel est bon. Le seul mal est le néant, qui égalise toutes les choses dans un universel anéantissement. Ayons l’amour de tout. Poussons la philosophie jusqu’à l’universel, puisque la sagesse se réduirait à n’aimer que la sagesse. Elle peut, elle doit aimer aussi tout le reste, et « tout le reste », c’est très précisément le réel, dans son avantageuse immensité, comme dans la luxueuse profusion de ses aspects. Le moindre fait réel, si douloureux soit-il, est aimable, car aucun contraire ne demeure sans contraire.
Le propre le plus intime d’une chose, sa propre condition d’existence est son contraire, son contenu contrariant ou son contexte adverse, en un mot l’ennemi qui l’entretient. Exister, c’est se contredire, et tout ce qui existe est sympathique. Le néant seul est haïssable, car il détruit également les contraires qui sont les véritables conditions d’existence de la chose, et figurent en elles comme des parties fort pacifiques au fond, puisqu’ils sont toujours complices en leur contrariété, et connivents pour leur maintien mutuel.
Bonjour, voulez-vous dire “tout et son contraire” ?
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Très beaux, vos écrits. L’idée d’une philosophie ultra-polyamoureuse, éprise de tout ce que la réalité lui offre, me plaît beaucoup – elle est la position la plus féconde et la moins sournoise, il me semble.
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