Quel joli mot “photographie” : écriture de la lumière. A la surface des choses, nous ne captons jamais que le texte de la lumière. Ecriture des contrastes, espace des textures. Monde d’ombres, où la lumière elle-même est une ombre.
Comme des soldats de la lumière, les philosophes jusqu’ici se sont trop mêlés d’éclaircir et d’éclairer. Ce qu’on pourrait, désormais, c’est obscurcir, mesurer la part d’ombre, sans chercher à la résorber. N’avoir peur ni du désert ni du silence. Trinquer avec l’angoisse, longer l’immense absurdité pour vivre au bord des riens, puisque là seulement se tend, se tisse, se trace ce petit trait d’union transversal qui nous relie, qui nous allie à tout le reste: l’existence.
C’est un tout petit éclair, un délic, un cliché, un petit vol de courbes, une impression; mais tout est là d’un coup. Que le monde puisse ainsi se résumer si parfaitement à une image dit à la fois le peu qu’il y a, et notre lien, ridiculement petit et pourtant seul existant, avec tout le reste. Comme toute tentative réussie d’existence mutuelle, la photographie est une alliance avec les choses, une connivence des précarités.
écriture de la lumiere wowwwww c’est la plus belle définition du mot photographie
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emprisonner l’instant présent
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Comment récuser une aussi riche polysémie?
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Une connivence, parfois une trahison, multiple même car l’image se dérobe à l’instant même où elle se crée, figeant pour l’éternité une seule unité de sens…
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Et pourtant, elle reste, non?
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Elle reste….et laisse toujours quelque chose d’inachevé, c’est pour cela que je l’aime, pour tous les possibles qu’une image suggère, pour tout ce qu’elle ne dit pas :), pour son approximative beauté et parce qu’elle ne dit jamais rien qui se rapproche d’une vérité…:) 🙂 🙂
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Jamais?
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Ciel, mon commentaire a disparu ….! Je vous répondais qu’elle en dit un tout petit petit bout, celui après lequel je cours éperdument…et aussi qu’écrire en lumière ou en encre, c’est avant tout raconter une histoire, y croire n’est pas le plus important;, on peut juste faire semblant comme les enfants savent le faire….les grands sont plus sérieux mais même les plus sérieux d’entre eux, qui ne sont pas forcément les philosophes savent bien qu’au fond ils s mentent toujours un peu…vous qui êtes philosophe justement, vous le savez sans nulle doute mieux que moi !!! Merci de m’avoir répondu prestement….
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Serait-ce la faute du langage lui-même?
Besnier disait que parler, c’est mentir…
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Je n’ai pas eu le loisir de lire Besnier et je crois que le langage est un outil aussi docile qu’indocile, heureusement t!!! Quand on croit le dompter, il vous dénude….et vous cache parfois….alors est-ce que mentir, c’est être ?
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Etre du monde, sans aucun doute.
quant à l’être, pour ma part,
je le rapproche davantage
de la vérité, voire de la certitude…
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…. j’aime beaucoup cette phrase de Boris Cyrulnik….. Dès l’instant où quelqu’un doute, il me rassure…..Ca ne veut pas dire qu’on ne s’assume pas, qu’on ne se construit pas, qu’on ne se cherche pas en sincérité, c’est en tout cas, le chemin que je tente…c’est pour ça que le langage me fascine, sous toutes ses formes, images mots, sons etc, il est tellement acteur et témoin de cela….
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Ou parce que tout est faux dans le monde,
au sens où le monde lui même est faux
même si tout ce qui est dedans
est vrai par rapport à lui
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…. oui, je suis d’accord avec cela…
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Eclair, déclic, vol de courbes, impression…il s’agit également d’une succession de choix. Regarder, voir, puis, choisir de fixer un espace. C’est là qu’intervient la lumière et son corolaire : le temps.
C’est une écriture de la lumière et du temps. L’encre du photographe c’est ce couple qui sert à figer un éphémère. Alors se présente un nouveau choix : Ecrire la lumière ou Ecrire avec la lumière, montrer l’instant tel qu’il se présente, décalquer la réalité ou décider de montrer une autre réalité en accentuant alors les ombres et la lumière (sans oublier que c’est la lumière qui révèle l’ombre).
La permanence de l’image est intervenue avec l’apparition du numérique, auparavant une photographie s’estompait avec le temps et …à l’exposition de la lumière !
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C’est cela même,”trajectoire”
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Un regard puis sur l’écran
Fixer l’instant présent
Le numérique a tout changé
L’œil n’est plus rivé
Elargis le regard et la vue
Les bras un peu tendus
Appuyer par magie
L’image apparaît ici
En carré de pixels
Géométrie du réel
Sur l’écran de l’ordi
Revoir et faire le tri
Logiciel comme outil
Pour une note à qui
Voudra regarder et aimer
L’émotion devenue cliché
C’est l’esprit et le cœur
Qui fera le bonheur
Du partage du moment
Album (s) d’instants présents.
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Je ne sais si photographier est à ce point “positif”…
merci du poème, en tout cas…
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Pardonne-moi pour mon française. La réflexion est très intéressante, surtout parce que generalment la photographie est comparée аvec la peinture mais dernièrement je trouve plus des similitudes avec la littérature, avec l’autre éscriture.
Perdón por mi francés. La reflexión es muy interesante, sobre todo porque generalmente se compara la fotografía con la pintura pero últimamente cada vez encuentro más similitudes con la literatura, con la otra escritura.
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Je crois qu’un essai d’explication
les rencontre toutes
comme écriture
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