L’algue des possibles: jeu et plasticité du rien

Seul le rien est immédiatement et infiniment plastique : le jeu n’est jamais que le mouvement d’une telle plasticité. Disons qu’il est la vie, le vif éclat du rien. Chacune des formes que peut prendre cette vie est une algue. C’est donc l’algue qui peut prendre toutes les formes, y compris à la fois. Elle est une trajectoire qui, au lieu de choisir, part à la fois dans toutes les directions. La beauté sera explosante fixe.

L’algue, par la poussée simultanée de ses branches ramifiées, refuse de choisir parmi les avenirs. Elle est la vivante incarnation d’un vivre sans choisir. D’une vie au delà du choix, qui saisit toujours la possibilité extraordinaire, celle de tout choisir, de choisir de tout faire. L’algue nous donne l’idée, l’image et l’envie d’une liberté non exclusive, que ne choisit pas un avenir contre les autres mais avec eux. Il ne faut pas choisir, il faut tout faire.

Extrait de Jean paul Galibert, l’idée de ludique, livre numérique, Publie.net

2 thoughts on “L’algue des possibles: jeu et plasticité du rien

    1. Tout à fait, et par cette infinie plasticité,
      elle est un rien, au moins au sens de Diderot:
      ce qui n’étant rien, peut tout être.
      Le rien serait donc une liberté formelle absolue

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